Béziers Féria 2023

Reseñas: N. Regardier. Photos: Michel Volle

Béziers : Une miurada décevante.

 

Six toros de Miura

-Manuel Escribano (gris souris et or) : salut – silence.

-Rubén Pinar (blanc et or) : salut – avis et salut.

-Alberto Lamelas (mauve et or) : silence – 2 avis et silence.

Président : M. Daudé. Soleil estival. ¾ d’arène.

Déception générale face à ce lot de toros bien charpentés mais dont les armures ont pour la plupart éclaté en pinceau au premier choc. Sans éclat sous les piques si ce n’est une chute au dernier, ils ont tous présentés à divers degrés une faiblesse du train avant préoccupante et des charges souvent raccourcies, et si le sentido typique des Miura était présent, il n’y eut pas de toro impossible. La déception est également venue des trois toreros qui ont globalement eu du mal à s’affirmer face à leurs adversaires.

Escribano, en particulier, n’a pas fait preuve d’une envie démesurée face à ses deux adversaires. Son premier Miura s’agenouille sous l’impact d’un premier puyazo vite levé et sort seul d’une seconde rencontre partie du centre. Un joli quiebro al violin, les deux autres paires sans intérêt. Desconfiado devant cet adversaire faible, qui charge court et se retourne dans la passe avec un certain sentido, il expédie les affaires courantes. Le quatrième s’affaisse également sous la première pique, charge de loin et reste sans pousser sous une seconde bien portée. Il passe une corne pour poser la première paire de banderilles, les deux cornes pour la seconde, rate le toro (qui il est vrai s’est agenouillé) pour la troisième. La quatrième était enfin correcte. Face à ce toro qui beugle sans arrêt, s’agenouille à plusieurs reprises et derrote de plus en plus dans la muleta, Escribano réalise une faena décousue, subissant quatre désarmés, sans jamais régler aucun problème.

Le second Miura reste sans pousser après avoir fléchi sous la première pique et proteste sous la seconde. Ce toro se laisse un peu plus faire que le autres principalement sur la corne droite mais la faiblesse du toro, son manque de jus et le manque d’engagement dans l’ensemble de Rubén Pinar donnent peu de relief à la faena. Entière légèrement tombée et petite pétition. Il canalise efficacement la charge vive et les retours rapides du cinquième toro qui sort fièrement du toril la tête haute. Le bicho met les reins sous une longue première pique et reste sans pousser sous la seconde. Après une entame par doblones suivie de quelques derechazos de bonne facture, la faena s’essoufflera vite face à ce Miura qui perd les mains à plusieurs reprises et qui a perdu son tonus initial.

Alberto Lamela reçoit le troisième Miura par deux largas de rodillas suivies de capotazos énergiques mais un peu chiffonnés sur la fin. Le toro s’affale carrément après une première pique prise cabeceando . La seconde se limite à un picotazo. De forces limitées, le Miura enganche violemment dans les passes, Lamelas l’affronte valeureusement en lui extorquant les passes l’une après l’autre avec plus de succès sur le piton droit qui sans être un sucre d’orge, se laisse un peu mieux faire. 3 pinchazos sans s’engager à la mort et entière tombée. Le beau sixième perd lui aussi les mains avant même le premier tiers. Sous le premier assaut du Miura, le piquero se trouve éjecté et le cheval déséquilibré tombe et lui roule dessus. Il ressort toutefois pour remonter en selle sous les applaudissements du public pour une seconde rencontre moins violente. Ce toro va très vite s’arrêter au dernier tiers, Lamelas masquera le problème en donnant l’impression qu’il passe alors que c’est lui qui passe avec sa muleta. Quelques molinetes et desplantes sans grand effet sur le toro mais qui plaisent à une partie du public, il finit par aller chercher l’épée mais la mise à mort est peu glorieuse et le toro ne tombera qu’après trois pinchazos et 7 descabellos.

 

Observations : Le prix du meilleur picador décerné par la peña Emilio Oliva a été decerné à Puchano qui a pique le cinquième toro. Bernard Mula, accompagné de Eduardo Miura fils et De Richard Milian, ont évoqué en piste à l’issue du paseo, à l’occasion de son quarantième anniversaire , la première Miurada organisée en 1983 à Béziers par Max Tastavit ,avec à l’affiche Victor Mendes, Nimeño II et Richard Milian.

Béziers : Matinée languissante et poussiéreuse.

 

Novillada en mano a mano avec six  novillos de Robert Margé pour

-Solalito (bleu nuit et or) : salut – oreille – 2 avis et silence.

-Lalo de Maria (mauve et or) : salut – salut – oreille.

Sobresaliente : José Enrique Carmona.

Président : B.Mula. 1/3 arène. Nuages et soleil..

Des novillos bien présentés mais décevants de comportement par rapport à l’encierro de la veille, manquant de force, de fond et de transmission, la plupart tirant aux planches en fin de faena. Décevants aussi les novilleros qui malgré une oreille généreuse chacun n’ont été que partiellement convaincants devant leurs adversaires respectifs. Enfin cette novillada matinale s’est déroulée dans des nuages de poussière épouvantables, l’arroseuse ne passant qu’une fois après le troisième novillo. Solalito qui prend l’alternative dans un mois à Nîmes a remporté le trophée décerné par l’Union Taurine Biterroise.

Le premier novillo pousse un peu sous la première pique avant une seconde plus anodine. El Rafi réalise une faena un peu languissante et sans transmission devant ce Margé qui manque de force et de charge , ce qui l’empêche de lier la plupart des passes. Entière tombée et deux descabellos. Au second tercio, le nîmois avait posé trois paires correctes mais pas spectaculaires. Le troisième novillo fait tourner la cavalerie lors de deux rencontres dont il sort en fléchissant. Devant cet adversaire noble qui a plus de jus que le premier qu’il ne banderillera pas, Solalito s’applique sans vraiment convaincre avec du mal quelquefois à trouver le sitio, en particulier sur le piton gauche, alignant des passes sans vraiment peser sur la charge du novillo. Pinchazo et entière. Il reçoit joliment au capote le cinquième anodin au cheval et partage les banderilles avec le sobresaliente pour un résultat très mitigé. La faena débute au centre sur une bonne série de derechazos pieds joints, qu’il enchaîne sur deux autres tandas de bonne facture avant que le novillo ne baisse de ton et commence à protester dans la muleta tout en tirant aux planches où Solalito terminera sa faena par un trasteo volontaire mais laborieux devant un Margé qui tente à plusieurs reprises de s’échapper. 2 pinchazos, ¾ de lame et descabello.

Le second Margé pousse sous une première pique avant une seconde anodine. La faena de Lalo débute par des séries droitières allurées mais assez marginales, le passage à gauche n’est pas convaincant et la faena s’étiole tandis que le bicho qui n’avait déjà pas beaucoup de jus s’éteint petit à petit et finit aux planches. Pinchazo et entière concluante. Il reçoit par trois largas de rodillas le quatrième Margé, insignifiant au premier tiers et réalise devant ce novillo juste de force qui proteste dans la muleta une faena inégale dont on retiendra quelques séries droitières stylées, enchaînées avec temple et douceur et qui se terminera comme la précédente vers les tablas où se réfugie le novillo. Pinchazo et ¾ de lame. Rien de notable au premier tercio pour le dernier novillo que Lalo a bien fixé au capote malgré une corne droite qui a tendance à crocheter. Comme les précédentes, la faena va se dérouler au milieu de nuages de poussières, avec un trasteo à nouveau inégal , meilleures les passes à gauche mieux liées mais pas très engagées face à un novillo très juste de force et de fond qui tirera lui aussi aux planches. ¾ tombées.

 

Observations : Solalito et Lalo ont offert un quite chacun au sobresaliente José Enrique Carmona et Solalito a partagé un tercio de banderilles avec lui. Les banderilleros Tomas Ubeda et El Chino ont salué au 4ème.

Béziers : Carlos Olsina et Robert Margé à hombros.

 

Six toros de Robert Margé pour

-Adriano (violet t or) : silence – oreille.

-El Rafi (bleu pétrole et or) : oreille – silence.

-Carlos Olsina (bordeaux et or) : Deux oreilles et la queue symbolique – avis et salut.

Président : M Daudé. Trmps couvert. 2/3 arènes.

Indulto du troisième toro Revilla n° 170 et vuelta du dernier Pays d’Oc n° 174.

Des toros très bien présentés, charpentés et bien armés (les deux derniers étaient de véritables estampes), solides et puissants, qui se sont diversement employés sous le fer avec des comportements intéressants à la muleta. Le meilleur lot échut au biterrois Carlos Olsina qui a superbement honoré son seul (jusqu’à présent) contrat de l’année en graciant son premier toro avec en prime deux oreilles et la queue symboliques, mais il aurait pu également couper au dernier récompensé d’une vuelta al ruedo s’il n’avait failli avec l’épée. Ses deux compagnons de cartel ont du se contenter d’une oreille chacun. Bien sûr, si on l’on peut discuter de la pertinence de ce nouvel indulto d’un toro qui a bien chargé la cavalerie en poussant sur une corne mais qui n’a pris qu’une toute petite pique lors de la seconde rencontre, on doit reconnaître que l’on a passé une très bonne tarde avec cette corrida entièrement française.

Après avoir un peu semé la panique parmi la cuadrilla lors de la mise en suerte, le premier Margé prend une mauvaise première pique rectifiée sévère en poussant moyennement, la seconde en protestant dans le peto. Pas très confiant au départ face à ce toro tardo, qui réfléchi t et ne se livre qu’avec réticence dans la muleta, Adriano s’arrime et réalise une faena essentiellement droitière avec une seule tentative écourtée sur le piton gauche, mais le tout manque de liant. Entière trasera. Il reçoit d’une jolie série de véroniques pieds joints le quatrième qui sans être spectaculaire s’emploie franchement sous deux piques. Devant cet adversaire noble qui a plus de charge que le premier, Adriano construit une faena sérieuse, plus à l’aise sur le piton droit que sur le gauche où il tâtonne un peu avant de trouver le sitio et de lier deux bonnes séries. Il conclut sur une jolie de derechazos genou ployé suivie d’un pecho. L’épée (3/4 de lame) est foudroyante et l’oreille méritée.

Peut être surpris par la charge du second toro, le piquero Gabin Rehabi le rate à deux reprises, ne le piquant que lorsqu’il est dans le peto une première fois et se faisant éjecter violemment la seconde pour se retrouver coincé sous la monture. Il tiendra néanmoins à remonter pour une troisième rencontre symbolique. Volontaire, El Rafi tirera quelques passes méritantes de ce toro sans grande classe qui enganche dans la muleta et rompt assez rapidement le combat. Pris sans dommage apparent sur un derechazo, il le tue d’une entière caida. Le cinquième est un magnifique sardo avec une charge vive mais pas très claire sur le piton droit dans le capote. Après une première pique rectifiée sans relief, le bicho s’anime et déplace la cavalerie lors de la seconde. Le piquero rate le toro à la troisième rencontre et bien que le président ait sorti le mouchoir se remet en place pour une quatrième pique avant d’écouter une bronca fournie. Piètre tercio de banderilles avec des peones manquant pour le moins de confiance. Avec la muleta, Rafi fait l’effort mais semble juste techniquement pour s’imposer à cet adversaire exigeant et compliqué qui aurait pu cependant être mieux exploité sur le piton gauche.

Carlos Olsina reçoit par une série de véroniques stylées le troisième Margé qui charge la cavalerie en s’employant sur une corne, la seconde fois sous une pique très légère. Au dernier tiers, le toro annonce une noblesse sans faille sur les deux pitons et le biterrois, soutenu et encouragé par le public, ne laissera pas passer sa chance et réalisera une faena de grande qualité et d’intensité croissante, très esthétique, liant les passes aussi bien à droite qu’à gauche avec beaucoup d’aisance et de temple jusqu’à l’indulto final. Le dernier Margé ne s’emploie que mollement sous deux piques après avoir fait sauter les planches lors de son entrée fougueuse en piste. Dopé par son succès précédent, Olsina va afficher une belle gana face à cet adversaire plus exigeant qui lui fait voler la muleta lors des premiers échanges. Mais peu à peu les biterrois va s’imposer lors d’une faena valeureuse qui ira a mas, malheureusement mal conclue avec l’épée.

Observations : Les Margé, père et fils, ont accompagné Carlos Olsina lors de sa vuelta après l’indulto du 3ème. Robert Margé est sorti à hombros par la grande porte avec Carlos Olsina.

 

Gabin a été évacué vers l’hôpital pour des examens après sa chute.

Béziers : Deux sorties a hombros et un indulto

 

Corrida mixte avec deux toros de Fermin Bohorquez (500 .530 kg) et quatre de Santiago Domecq

-Lea Vicens (Rejon) Deux oreilles et salut

-Juan Leal (vert menthe) : 2 oreilles symboliques - oreille.

-Clemente (vert pin et or) : silence – avis et silence.

Président :M.Daudé. ¾ d’arène. Nuageux.

Indulto du 1er Santiago Domecq « Lobito » n°32 .

Le premier Bohorquez noble et à la charge vive a permis à Lea Vicens de mettre en valeur ses qualités de cavalière et de réaliser une prestation enlevée conclue d’un rejon de muerte efficace lui permettant de couper deux oreilles . Elle a du se contenter de saluer au second toro querencioso et beaucoup moins intéressant.

Correctement présentés, les Santiago Domecq n’ont pas été spectaculaires à la pique, en particulier le premier qui n’aurait jamais du être indulté après un premier tercio inconsistant mais qui s’est révélé par contre ensuite d’une grande noblesse. Les troisième et quatrième étaient plus compliqués, le second le moins intéressant du lot.

Juan Leal accueille son premier adversaire par véroniques pieds joints, se faisant violemment accrocher au troisième passage. Le toro prend une première pique sans s’investir dans le peto et la seconde rencontre se solde par un picotazo. Après un joli échange de quites avec Clemente, Leal entame sans surprise sa faena au centre par cambiadas de rodillas. La suite est un enchaînement de longues séries en redondos, meilleures à droite, liées sur un rythme soutenu et sans jamais lâcher le toro . Malgré cette façon inesthétique qu’il a de toréer cassé en deux, il faut bien reconnaître que Leal a su exploiter et mettre en valeur la grande noblesse de son adversaire. Final dans les cornes,

desplante, pourtant ce n’est pas fini. Après être allé chercher l’épée, tout en lorgnant vers le palco, il se plante au centre et cite de loin à nouveau le Santiago Domecq qui chargera encore avec le même entrain sur plusieurs séries dont une à genou tandis que la demande d’indulto enfle sur les gradins. Indulto accordé et les râleurs comme moi qui pensent au premier tiers sont inaudibles dans l’euphorie générale. Assister à un indulto, vous pensez, quelle chance ! Le troisième Santiago rentre fort dans le peto et fait tourner le cheval sur une corne lors de la première rencontre, charge et pousse par à coups à la seconde. L’équation va s’avérer cette fois plus compliquée, Leal se fait soulever violemment et avertir sérieusement à deux reprises dès les premières séries. Comme galvanisé par cette entrée en matière, il va opter pour une faena construite principalement à base de dosantinas, citant de dos de la main droite, la corne gauche s’avérant plus malléable ,et se contentant d’une seule série de naturelles. Il termine immobile dans un terrain réduit en faisant aller et venir le toro soumis autour de lui. Il loge une estocade spectaculaire en se jetant dans les cornes du toro qui à elle seule valait l’oreille coupée.

Clemente va recevoir a porta gayola son premier adversaire .Anodin au cheval, ce toro ne débordera pas non plus de qualités au dernier tiers, faible, chargeant court et protestant dans la muleta. Clemente fera des efforts méritants mais peu suivis d’effet et sa faena n’arrivera pas à décoller. Entière tombée. Le dernier Santiago fait une sortie spectaculaire en réalisant un saut impressionnant dans le capote, suivi d’une roulade sur le sable. Il met un peu les reins sous la première pique mais en sort facilement et pousse par à coups sous le seconde. Second tercio désastreux avec moult passages pour trois banderillas à l’arrivée. Face à cet adversaire exigeant, brusque dans sa charge et qui lui frôle les mollets à chaque passage, Clemente va s’arrimer et réaliser une faena d’entrega et de dominio principalement droitière avec les meilleurs muletazos de l’après midi, malheureusement mal conclue à l’épée.

 

Observations : Clemente remplaçait Luque blessé. Salut de Mehdi Savalli au premier de Clemente. Sortie a hombros par la grande porte de Lea Vicens et de Juan Leal.

Béziers 1ere : Mano a mano pour une alternative

 

Cinq toros de Jandilla et 1 de Vegahermosa (2ème)

-Sébastien Castella (bleu marine et or) : oreille – silence – avis et oreille.

-Christian Parejo (blanc et or) : salut – silence -2 oreilles.

Sobresaliente : Antonio Fernandez Pineda.

Président : M.Daudé. 9/10 arènes. Temps estival.

De présentation modeste et peu homogène, les Jandilla se sont avérés anodins au cheval lors de tercios de varas assez inconsistants (12 piques, les premières légères pour la plupart, les secondes pour le symbole), nobles mais manquant de force et souvent de transmission au dernier tiers, les 4ème et 5ème affichant un peu plus de tonus. Suite à l’impossibilité de Roca Rey encore mal remis de ses blessures d’honorer son contrat, l’empresa avait pris le parti d’un mano a mano entre le biterrois de naissance et le biterrois d’adoption, lequel s’est donc vu donner l’alternative sans témoin. Cette course s’est terminée sur deux sorties a hombros grâce à un palco généreux dans une ambiance un peu triomphaliste vu la qualité du bétail proposé.

Christian Parejo va recevoir à porta gayola son toro d’alternative, un Jandilla léger et modeste d’armures totalement inconsistant lors d’un premier tiers qui se terminera par un très joli échange de quites entre les deux toreros. Il entame sa faena par deux cambiadas au centre qu’il enchaîne sur quelques séries droitières de bonne facture mais sans grande transmission vu le manque de force de l’opposant. Le passage à gauche est plus compliqué, le bicho se défendant dans la passe avant de s’éteindre complètement. Parejo tente sans grand résultat un final plus rapproché face à un adversaire aux trois quarts mort qui ne lui aura guère laissé d’option de triomphe pour son passage dans la cour des grands. Il ne sera pas beaucoup plus chanceux avec son second toro, un jabonero plus lourd mais avec des armures très resserrées, faible et s’agenouillant à plusieurs reprises lors d’une faena qui n’a jamais pu véritablement prendre son envol malgré quelques séries de qualités sur les deux cornes. Mise à mort en deux temps. Son troisième toro, bizco d’armures, lui permettra de s’exprimer davantage et bien que juste de force aussi, il ira tout de même jusqu’au bout d’une faena volontaire, quelquefois un peu brouillonne en fin de série mais qui est allée a mas et qui a particulièrement bien exploité la corne gauche plus suave du Jandilla. Entière et deux descabellos, la deuxième oreille était de trop.

Le second toro du fer de Vegahermosa, léger et discret de tête, est piqué pour la forme avec en prime une vuelta de campana entre les deux rencontres .Devant cet adversaire faible, à la charge courte et brusque, Castella parvient tout de même à instrumenter une faena assez courte (ce qui n’est pas si courant) et efficace, conclue d’une bonne épée qui lui a permis de couper une première oreille. Il ne fera guère plus piquer le quatrième toro. Son entame au centre par cambiadas très ajustées enflamme les gradins. A gusto devant ce Jandilla noble et qui a plus de jus que les précédents, Castella va dérouler son répertoire lors de tandas ambidextres suaves, templées et liées main basse dans un terrain réduit avec un final en redondos et une série de manoletinas pour conclure le tout. Il perdra l’oreille à la mort. Le dernier Jandilla mieux armé soulève un peu le cheval sur une corne lors d’une première pique levée, la seconde pour le symbole. Entame par statuaires, très belle série droitière, ça s’annonce bien, malheureusement le toro va assez vite se décomposer et raccourcir sa charge et Castella va faire tout son possible pour l’améliorer et l’amener jusqu’au bout d’une faena volontaire certes mais sans véritable brio. Entière trasera et tombée longue d’effet. Une oreille qui lui permet de faire ex aequo avec Parejo, tous les deux sortent a hombros et le public est content….

 

Observations : suite à la défection d’Andres Roca Rey pour blessure, la corrida a été transformée en mano a mano. Christian Parejo est devenu matador de toros avec le toro de Jandilla « Verbenero » n°144, né en février 2019 et d’un poids affiché de 490kg


Béziers Féria 2022

Reseñas: N. Regardier. Photos: Michel Volle

Une Miurada de très bonne tenue, animée et variée.

 

-Domingo Lopez Chaves (bleu marine et or) : oreille – avis et silence.

-Manuel Escribano (noir et or) : avis et vuelta – silence.

-Ruben Pinar (turquoise et or) : 2 oreilles -2 oreilles.

Président : M. Daudé. 4/5 d’arène. Chaud et ensoleillé. Sortie a hombros de Ruben Pinar

Vuelta posthume pour le 3ème Miura « Luminario » Prix du meilleur picador à Juan Francisco Pena au 6ème. Escribano ayant été blessé à son premier toro, on a inversé l’ordre des deux derniers et il n’a toréé qu’en sixième position tandis que Ruben Pinar passait en cinquième.

Des toros de Miura bien présentés dans le type, hauts, longs, charpentés et lourds, avec des comportements intéressants et variés. Le troisième, honoré d’un tour de piste contestable, avait la noblesse d’un  bon Domeq, les autres, plus Miura, allaient de compliqués à très dangereux à l’instar du  dernier qui nous gratifia d’un grand tercio de varas, les précédents ne s’étant pas particulièrement distingués sous les piques. Satisfaction également du côté des hommes qui ont répondu présent et si Ruben Pinar l’a emporté haut la main avec 4 oreilles, Lopez Chaves avec une seule s’est montré un excellent lidiador tandis qu’Escribano  a confirmé sa vaillance et son pundonor, mais un passage à l’infirmerie après une cogida  l’a empêché de s’affronter réellement au dernier très dangereux.

Deux rencontres sans éclat pour le premier Miura limité de charge, violent et pas franchement coopératif à la muleta, particulièrement sur le piton droit. Lopez Chaves  va réaliser une faena principalement gauchère d’une grande qualité technique, en améliorant sa charge sur ce piton et en parvenant à enchaîner quelques naturelles de très belle facture avant de tuer l’adversaire d’une grande épée et de récolter une oreille amplement méritée. Le quatrième, brindé à Castella, prend 2 piques en poussant sous la première. Devant ce Miura qui manque un peu d’allant mais du genre sournois toujours prêt à te faire un extraño quand tu ne t’y attends pas, Lopez Chaves va à nouveau montrer ses talents de lidiador et réaliser une faena très sérieuse et méritoire qui toutefois  transmet peu sur les gradins parce que plus technique qu’artistique. Il sera injustement sifflé après avoir mis un trois quart de lame long d‘effet alors que le toro était dans une position qui rendait le descabello impossible.

Escribano reçoit d’une larga de rodillas le second Miura qui affiche des intentions douteuses dans le capote et  s’agenouille sous deux piques anodines. Au dernier tiers, le toro compense la faiblesse par la violence et  se défend sur place en derrotant. Escribano va au charbon et parvient à lui tirer une petite série droitière avant de se faire prendre violemment de façon spectaculaire  et de se retrouver au tapis sur une passe gauchère, la taleguilla complètement déchirée. Il ira chercher l’épée, mais têtu, resservira trois naturelles et un desplante à cet âpre adversaire. Entière tombée, descabello et passage à l’infirmerie. Il ne reviendra que pour toréer en sixième position. Diminué et avec apparemment un problème au poignet, il va mettre le paquet  sur le premier tiers, c'est-à-dire sur ce que son état physique lui permet de faire en réduisant les efforts. En chemise et gilet et avec des jeans raccourcis, il traverse la piste pour accueillir le dernier Miura aux armures impressionnantes  à porta gayola, tandis qu’un silence de mort règne dans les arènes.  Il le placera au centre de la piste pour une première rencontre lors de laquelle le toro fuse sur le cheval et saute  sur le picador.  Replacé encore plus loin  à trois reprises, le Miura s’élancera allègrement  à chaque fois pour aller prendre des piques parfaitement exécutées tandis que la musique joue. Il aurait pu en prendre encore une et même deux sans problème mais le Palco a fait sonner les clarines. Grande ovation a Juan Francisco Pena le piquero. Ni en état de banderiller  ni surtout de maîtriser avec la muleta ce Miura excessivement dangereux qui n’arrête pas de marcher sur l’homme, Escribano lui sert quelques passes de châtiment sans effet et va chercher l’épée sans que personne n’y trouve à redire. ¾ plate trasera et 3 descabellos.

 

Le troisième Miura prend volontiers  deux piques, la seconde en partant du centre mais en s’employant moyennement dans le peto. Par contre au dernier tiers, il va se révéler d’une noblesse sans faille que Ruben Pinar saura exploiter lors d’une faena enlevée, au rythme soutenu, enchaînant  de belles séries templées sur les deux bords  avant de finir à genou pour une conclusion plus tremendista qui met les gradins en émoi. Entière portée avec sincérité et deux oreilles à la clef. On s’était pris à oublier un moment qu’on assistait à une Miurada ! Dans ce contexte, récompenser un toro pour sa noblesse n’était peut-être pas vraiment nécessaire.  Son deuxième opposant affiche des intentions peu catholiques dans le capote et se révèle manso lors de quatre rencontres dont il sort très vite au galop. Cette seconde faena de Ruben Pinar sera plus intéressante que la première car le Miura cette fois est beaucoup plus compliqué et violent dans les passes. Mais il ne se laisse pas impressionner  et fait face à la situation avec courage, obstination et de très bons reflexes  et réussit petit à petit à s’imposer particulièrement sur le piton droit  avant de conclure sur une estocade logée jusqu’à la garde et de couper à nouveau deux oreilles de plus de poids que les premières vu la difficulté de l’adversaire.

Novillada non piquée de la matinée du 15 août…

 

Trois erales de Yonnet (1, 3 et 6) justes de forces, assez compliqués, les trois autres de Margé, plus exploitables

-Fabien Castellani (ET Pays d’Arles – silence)

-Miguel Losana (Et Toledo – oreille) 

-Lenny Martin (Et Béziers – vuelta) 

-Alberto Donnaire (ET Valencia – silence)

-Javier Aparicio (ET Castellón – silence) 

 

-Martín Morilla (ET Osuna – silence)

Y’avait-t ’il un toro dans l’arène ?

 

-El Juli (bleu pétrole et or) : silence  – silence.

-Juan Ortega (vert olive et or) : silence – silence.

-Pablo Aguado (bleu nuit et or) : oreille – 2 avis et silence.

Président : M.Daudé. Soleil. ¾ d’arène.

Si l’on veut tuer la tauromachie, il suffit de continuer à présenter des toros comme ces Luis Algarra de  Béziers, car comment défendre la corrida quand on voit ce défilé d’ablettes sans race, qui n’ont ni la force ni l’envie de se battre, venir se faire tuer en public par des hommes vêtus de lumière dont on vante le courage et l’honneur. Comment justifier ça à mon voisin qui voit une corrida pour la première fois, car ça ne ressemble en rien à ce qu’on lui avait vanté de ce spectacle ? Mission impossible !

Le Juli réalise une faenita sans transmission devant un premier toro de petite maille, piqué pour le fun, fade et sans charge. Pinchazo et entière. Il renonce rapidement après quelques tentatives infructueuses face au quatrième qui charge court et proteste dans la muleta. Le toro  se couche après deux pinchazos (le second hondo !)

Juan Ortega est encore moins chanceux avec le plus mauvais sorteo du jour (si tant est qu’il y en ait eu un de bon !) Cependant , on ne lui pardonnera pas le mépris du premier tercio qu‘il affiche  en  plaçant à deux reprises à l’intérieur des lignes un premier adversaire qui se plombe très vite en début de faena, ni ce geste déplacé alors que le public  lui demande de tuer rapidement le toro, de toucher la corne de ce dernier complètement arrêté  avant d’aller chercher l’épée comme s’il venait de réaliser une faena de dominio.  Demi-lame. C’est  encore le public qui lui demande d’abréger devant  un cinquième Algarra pratiquement invalide qui semble mort debout.2 pinchazos et entière.

 

Devant le troisième qui a un peu plus de jus mais va s’éteindre peu à peu, Pablo Aguado  réalise une faena esthétique, en privilégiant la lenteur du geste mais en abusant aussi du pico. L’estocade foudroyante qui conclut sa prestation lui permet de  couper la seule oreille de la tarde. Le dernier ressemble un peu plus à un toro. Bien que soso et ne débordant pas de force, il affiche cependant une certaine noblesse et répond de loin aux cites d’Aguado  qui aura le mérite de mettre en valeur le potentiel de son adversaire lors d’une faena agréable, bien templée et qui se termine sur des naturelles de face et pieds joints, devant un toro qui, il est vrai, n’a plus beaucoup de force. Sa maladresse à la mort le privera d’un autre trophée et il échappera de peu au troisième avis. 2 pinchazos, entière et 3 descabellos. Il écoute quelques sifflets pour avoir trop fait durer avant de prendre le descabello.

Puerta grande pour Lopez Simon

 

-Antonio Ferrera (vert sapin et or) : bronca – oreille.

-Alberto Lopez Simon (marron et or) : oreille – 2 oreilles.

-Carlos Olsina (bleu piscine et or) : salut – oreille.

Président : M.Daudé. Temps couvert. 2/3 d’arène.

Joli lot de toros de Robert Margé, tous cinqueños sauf le dernier de 4 ans. Sans être spectaculaires au cheval, les Margé ont assuré pour la plupart sous les piques avec une chute au 3ème et ont eu des comportements intéressants à la muleta, supérieur le 4ème, plus compliqués les premier et dernier. Ils ont tous été applaudis à l’arrastre.

Le premier toro  pousse sous deux piques, la  première trasera et appuyée, la seconde carioquée. Devant cet  adversaire qui charge court et derrote dans la passe, Ferrera  est sur la défensive et la reculade  et abandonne très vite le combat sous les sifflets du public. Entière basse par le périphérique. Le quatrième pousse également sous une longue pique carioquée mais  sort plus facilement de la seconde rencontre. Bronca au second tercio pour la médiocrité de son exécution. . Après un brindis à Sébastien Castella, il  va tirer profit de la noblesse du Margé  principalement sur le piton droit et  sans donner à sa prestation la dimension qu’on était en droit d’espérer avec ce toro qui chargeait  et répétait avec beaucoup de codicia dans la muleta. Demi- lame concluante.

Le second toro  charge avec fougue la cavalerie à deux reprises sans beaucoup s’employer ensuite dans le peto. La faena débute fort avec quelques passes por alto et 3 ou 4 belles séries  droitières  enchaînées au centre avec une  intensité qui va décroître quand Lopez Simon prendra la main gauche, le Margé accusant une certaine faiblesse et se réservant dans sa charge. Final plus encimista pour s’adapter aux conditions de l’adversaire. Belle estocade pour conclure. Premier tercio sans grand éclat avec le cinquième Margé qui par contre a donné un bon jeu à la muleta. Lopez Simon  va composer une faena vibrante sur un rythme soutenu, mettant la barre haute dès son entame par doblones, cambiadas et séries droitières qui se suivent dans un enchaînement parfait. Lorsqu’après un passage à gauche de moindre qualité le toro donne quelques signes de distraction et tire un peu aux planches, il va le reprendre dans sa muleta et le saouler de passes ne lui laissant d’autre choix que de suivre l’étoffe. Belle estocade décomposée pour finir, le Margé meurt debout.

Carlos Olsina reçoit joliment au capote le troisième Margé qui charge fort la cavalerie en deux rencontres, provoquant une chute sur le premier assaut. Face à cet adversaire sérieux, le jeune biterrois va se montrer appliqué mais juste techniquement et sa faena manquera de dominio, notamment sur le piton gauche plus compliqué. Demi-lame basse.  Rien de notable à la pique pour le dernier toro qui a moins de classe et  proteste dans les passes. Face à ce malcommode adversaire, Olsina  va réaliser une faena méritante en faisant preuve de beaucoup d’aguante et en réussissant  à s’imposer sur quelques derechazos de qualité. Pinchazo et ¾ de lame.

 

Observation : L’écarteur landais  Baptiste Bordes est intervenu à la sortie du sixième toro et a reçu une belle ovation.

Novillada matinale décevante au niveau des élevages

 

Six novillos issus d’élevages français différents : Yonnet, R. Durand, R. Margé, Pages-Mailhan, Camino de santiago et San Sebastian

-Jorge Martinez (fuschia et or) : salut – oreille

-Christian Parejo (blanc et plata) : 2 oreilles – silence 

-Lalo de Maria (chocolat et or) : 2 oreilles – avis et silence

Président : B.Mula. Soleil et nuages.  1/3 arène.

Tastevin d’argent décerné par l’UT.B au meilleur novillero : Christian Parejo .

Prix du meilleur novillo décerné  par le club taurin Aficion de Béziers : N°160 de Margé.

La déception de cette matinée est venue principalement des novillos de présentation médiocre pour certains, comme le Yonnet par exemple qui arborait de vilaines cornes basses. Ils ont pratiquement tous manqué de force avec des génuflexions à répétition, ont été épargnés à la pique (7 rencontres) et ont donné très peu de jeu à la muleta à part le Margé le plus sérieux au physique  et le plus complet de comportement ainsi que  dans une moindre mesure le novillo de Durand. Les novilleros, quant à eux, ont bien du s’adapter  à la situation et ont  finalement  tous coupé, Lalo de Maria et Christian Parejo sortant a hombros, ce dernier avec deux oreilles de plus de poids qui lui ont valu de remporter le Tastevin d’argent.

Le novillo de Yonnet, tardo, faible et qui finit aux tablas, laisse peu d’options de triomphe à Jorge Martinez qui s’efforce tout de même de remplir son contrat avec une certaine maîtrise et élégance dans le geste mais l’émotion n’est pas là. Bajonazo efficace. Guère plus chanceux avec le novillo de Mailhan qui charge court et ne transmet guère, il réalise une faena honnête mais un peu soporifique qui s’éternise avec les incontournables dosantinas devant le novillo arrêté. Entière et oreille minoritaire.

Christian Parejo canalise bien la charge vive du novillo de Durand à sa sortie  avant de soigner la mise en suerte au cheval pour deux piques sous lesquelles le bicho s’emploie moyennement.  Face à ce novillo faible mais pas évident, le jeune novillero va faire preuve de beaucoup de courage, d’aguante, d’entrega  et d’entêtement, et au prix de quelques bousculades sans gravité, parviendra à dominer son adversaire. Trois quart de lame concluant et deux oreilles de poids amplement méritées. Il n’y aura pas grand-chose à tirer du Camino de Santiago, un manso de première, arrêté et  qui se défend sur place. Le protegé de T. Cerqueira tente de lui voler quelques passes dans son terrain sans autre résultat cette fois que quelques volteretas et désarmés. Entière en place.

 

Le novillo de Margé est le seul  qui se distingue en poussant au cheval, on aurait aimé le voir sur une seconde rencontre. Ce novillo quoiqu’un peu faible également, s’avère d’une noblesse sans aspérité et permet à Lalo de Maria de réaliser une faena agréable composée de quelques séries de belle facture sur les deux cornes, bien que l’ensemble manque un peu de rythme et de spontanéité. L’entière foudroyante qui conclut sa prestation lui permet de couper deux oreilles. Il devra se contenter de faire du toreo de salon devant le novillo de San Sebastian faible et sans option. Pinchazo, entière et 3 descabellos.

Une ouverture en demi-teinte.

 

-Lea Vicens : silence – avis et  silence.

-José Maria Manzanares (bleu roi et or) : silence – silence.

-Andrés Roca Rey (châtaigne et or) : oreille – 2 avis et silence.

Président : M.Daudé. ¾ d’arène. Temps chaud et lourd.

Une minute de silence à l’issue du paseo pour André Masson et Christian Gonzalez, deux personnalités taurines biterroises.

Que ce soit les deux toros de Bohorquez ou les Victoriano del Rio, les toros ont manque de force ou de race ou les deux et ont offert peu d’options de triomphe, excepté le dernier  qui  a donné plus de jeu à la muleta après un tercio de varas inconsistant.

Lea Vicens est repartie bredouille, son premier toro plus intéressé par les planches que par le cheval ne lui ayant pas permis de briller et  ses échecs à répétition avec le descabello  face au quatrième qui permettait  un peu plus mais s’est éteint assez vite ayant terni sa seconde prestation.

Manzanares est reparti lui aussi les mains vides. Certes, il n’a pas été très chanceux avec le sorteo mais il n’a pas non plus donné l’impression d’être personnellement dans une grande forme. Il reçoit le premier Victoriano qui sort sans grande fougue  d’une jolie série de véroniques pieds joints mais après un tercio de varas anodin et sans saveur, le bicho affiche très vite une attirance marquée pour les planches. Après avoir subi une violente voltereta en essayant de le toréer dans son terrain, le torero alicantin, impuissant à le sortir de là, écourte les débats  d’une entière efficace. C’est en jeans  raccourcis au genou qu’il revient pour le cinquième Victoriano qu’il va faire piquer excessivement en deux rencontres, la première poussée. D’abord sur ses gardes face à ce toro affaibli qui derrote et lui vient dessus, il finit par enchaîner quatre séries de derechazos qui ne resteront pas dans les annales et ne tue qu’au troisième essai par manque d’engagement.

 

Même s’il n’a coupé qu’une petite oreille, Roc Rey  a affiché une fraîcheur et une envie de toréer qui ont impacté le public. Après un simulacre de piques pour ne pas affaiblir davantage son premier adversaire qui charge court à droite et n’avance pas à gauche, il parvient à construire une petite faena, le geste est joli, l’envie est là, le résultat pas vraiment probant mais l’épée est concluante et  le palco finit par accorder l’oreille demandée par le public. Nouveau simulacre de piques avec le dernier Victoriano qu’il brindera à Robert margé. A noter que ce sera le seul et unique brindis de la tarde. Noble, avec de l’allant, ce toro va lui permettre de donner plus d’intensité à une faena composée de belles séries sur les deux bords, le péruvien enchaînant les passes, main basse et compas ouvert, avec  une aisance et une facilité remarquables. Mais la faena dure un peu trop, le Victoriano se réfugie aux tablas où il désarme Roca Rey qui veut avoir le dernier mot et revient dans son terrain pour lui servir une magnifique série de luquecinas en guise de conclusion. Malheureusement son échec à la mort (entière et 7 descabellos) le privera d’une sortie par la Puerta Grande.


Béziers 3eme : Parejo remporte le Tastevin d’Argent

 

 Six novillos de Cuillé

 -Carlos Olsina (bleu marine et or) : silence – oreille

 -Arturo Gilio (violette et or) : avis et oreille – vuelta

 -Christian Parejo (marron glacé et or) : oreille – oreille.

 Président : M.Daudé. Très chaud. 1500 personnes environ.

 Lot de novillos commode de présentation et homogène dans la faiblesse, la fadeur et le manque de transmission.

 

Sans vraiment s’imposer, Olsina a fait des efforts méritoires devant le premier novillo qui charge court et le serre, lui occasionnant deux belles bousculades, le première dès la première passe de capote donnée au centre, l’autre  sur sa première série de derechazos à genou .Pinchazo et demie a recibir.  Sa faena devant le quatrième faible mais très maniable  sera plus aboutie et nous offrira quelques bonnes séquences sur les deux cornes avec un appendice à la clef.1/3 caida .

 

Le second Cuillé affiche une certaine fougue à sa sortie du toril, d’ailleurs bien canalisée dans le capote de Gilio, qui malheureusement ne se confirmera pas ensuite. Mais le bicho s’avère maniable et  le novillero saura l’exploiter lors d’une faena de facture classique intelligemment  construite qui lui vaudra une oreille. Pinchazo, entière caida. Le cinquième tardo, faible et totalement insipide ne lui offrira  guère d’options de triomphe malgré son entêtement à lui arracher des passes .Pinchazo et ¾ efficace.

Christian  Parejo  hérite d’un premier adversaire qui n’a aucun jus et se plombe rapidement. Des efforts méritoires peut-être pour le faire avancer mais d’une efficacité très relative et qui auraient mérité d’être écourtés pour épargner un public lui aussi plombé par un soleil qui chauffe à blanc. Il amène son novillo au centre pour le tuer. Voltereta sur une estocade foudroyante qui lui permet de couper une oreille. Son envie sera mieux récompensée par le dernier novillo qui a un peu plus de tamaño, de cornes et de charge et lui permet de s’exprimer davantage. Il tue à nouveau au centre. Entière delantera et entière en place.

Reseñas Nadine Regardier. Photos Michel Volle.

Béziers 2eme : Peu d’étincelles.

 

 Six toros de Torrealta

 -Daniel Luque (vers sapin et or) : oreille – silence

 -Emilio de Justo (rouge et or) : vuelta – silence

 -Juan  Leal (rouge sang et or) : oreille – avis et silence.

 Président : M.Daudé. Temps chaud et ensoleilé. Environ 3000 personnes.

 Lot de toros homogène, bien présentés avec des armures sérieuses, sans éclat au cheval, manquant de transmission et s’éteignant rapidement au dernier tiers.

 

Le premier Torrealta ne déborde pas d’énergie dans le capote de Luque mais il semble monté sur roulettes et c’est le seul qui tiendra à peu près jusqu’au bout d’une faena. Après un tercio de varas sans histoire et un quite partagé avec Emilio de Justo, Luque va réaliser une faena avec un minimum de déplacements, citant son adversaire de loin pour l’embarquer dans de longs derechazos en rond avec beaucoup de temple et de relâchement. Le bicho s’avère moins docile sur le piton gauche mais il règle le problème avant de revenir sur la droite pour tirer encore quelques belles séries du noble Torrealta. Entière trasera caida et 2 descabellos. Le quatrième rentre avec une certaine violence dans le peto sans s’y investir outre mesure. Cette fois Luque aura du mal à enchaîner avec ce toro tardo qui lève la tête dans la passe. Après quelques tentatives laborieuses pour lui arracher des passes isolées, il écourtera, façon de parler car la mise à mort sera également très laborieuse. 3 pinchazos, pinchazo hondo et 3 descabellos.

 

Emilio de Justo  se montrera peu inspiré et souvent marginal  malgré quelques bons passages devant le second Torralta d’une noblesse insipide qui il est vrai ne l’aide guère à se transcender. Entière tombée concluante. Le cinquième s’endort sous les piques et  ne semblera guère plus éveillé durant la faena besogneuse d’ Emilio de Justo  qui se verra obligé de lui arracher au forceps  des passes isolées. Entière tombée.

 

Juan Leal reçoit le troisième par deux cambiadas de rodillas plein centre suivie d’une série de derechazos enlevée qui met le public biterrois en émoi. S’ensuit une faena entièrement droitière, très marginale du fait de la position du torero qui est quasiment cassé en deux pour allonger le bras au maximum. Mais le manque d’endurance de son adversaire qui se plombe de plus en plus  l’oblige rapidement à réduire les terrains pour finir sur une petite séquence maison dans les cornes. Très belle estocade engagée qui  peut justifier l’oreille accordée par le palco, même si ce n’est pas pour cette raison qu’elle a été sollicitée par le public, qui d’ailleurs en aurait aimé une seconde. Et la main gauche au fait ? Curieusement, mais on s’en félicite, il va rester dans un registre plus sobre et plus classique face au dernier, un toro maniable mais fade et qui s’éteint lui aussi au cours d’une faena  qui ne transmet guère par manque de profondeur. Mort laborieuse. Entière trasera après 5 pinchazos.

Reseñas Nadine Regardier. Photos Michel Volle.