Dax : Daniel Luque domine le mano a mano et sort par la grande porte
Après les émotions de la veille et la corrida de Margé, ce n’était pas la même ambiance pour la clôture de la féria de Toros y Salsa avec les toros de Jandilla plus discrètement présentés. Il y avait deux vedettes au cartel pour un mano a mano entre Sébastien Castella et le « local de l’étape » Daniel Luque. Du coup, des arènes presque pleines contrairement au samedi. Daniel Luque s’est imposé largement en dominant la tarde. Cependant attention à l’excès de confiance. Il dirigea un peu trop les débats, faisant taire la musique à son premier toro et en demandant au suivant au chef d’orchestre de jouer sans demander au minimum au président, qui ne lui en tiendra pas rigueur en lui octroyant les trophées dont un second généreux. Alternance de soleil et de nuages sans pluie.
-Sébastien Castella (bleu et or) Silence, silence après avis et silence après 2 avis
-Daniel Luque (rouge et or) Oreille, 2 oreilles après avis et silence
9/10 d’arène. Présidence : Franck Lanati. Sobresaliente : Miguel Angel Sanchez
Les toros de Jandilla, correctement présentés, sans plus, furent décevants dans l’ensemble. Un fond de noblesse mais un manque de force et de fond. Plus compliqué les deux derniers avec un manque de caste. Le second se cassa la corne contre le burladero et fut renvoyé aux corrales pour un sobrero du même fer.
Sébastien Castella n’arrive pas cette saison à retrouver son niveau d’antan. Ces prestations restèrent plutôt brouillonnes avec de grosses difficultés lors du maniement des armes. Il garda cependant une bonne volonté mais sans la capacité de résoudre les problèmes. Face au troisième, il mit du temps à s’imposer avec une faena qui alla certes à mas mais qui déclencha la musique tardivement, ce qui l’obligea en quelques sorte à prolonger un peu trop sa faena qu’il conclut mal avec l’épée.
Daniel Luque domina les débats et ses adversaires. Face au sobrero, il débuta genou plié par le bas avec douceur et profondeur. Une faena pleine de maîtrise en liant des séries gauchères avec rythme, puis une belle série droitière avec autorité. L’épée résulta un peu basse. Face au quatrième qui fit chuter l’équipage au premier tiers, il lia des séries douces mais qui manquèrent de transmission avec la fadeur de son opposant. Il demanda la musique puis pesa un peu plus sur le Jandilla. Quasi entière sin puntilla pour conclure et obtint à l’arracher deux trophées généreux. Face à l’ultime compliqué et violent, mettant le picador également au tapis, il fit l’effort là où beaucoup auraient plier les gaules.
Dax : une grande après-midi d’intérêt et d’émotion avec les toros de Margé
Les toros de Robert Margé faisaient leurs présentations dans les arènes de Dax pour la première corrida de Toros y Salsa. Quand le toro redevient le Roi, il y a de l’émotion et de l’intérêt en piste. Six toros magnifiquement présentés, certifiés limpio, pas de retouche comme on peut le voir trop souvent, ni vedettes. Une après midi avec le retour de l’authenticité, sans ennui. Des toros qui révèlent les hommes. Mention à El Rafi et sa cuadrilla et à Esau Fernandez qui ont combattu avec leurs armes. Le placement des épées trop basses, a privé les deux maestros de la sortie en triomphe. Seul Manuel Escribano, absent, fut la déception du jour.
-Manuel Escribano (tabac brun et or) silence après avis et sifflets
-Esau Fernandez (bleu et or) vuelta et oreille
-El Rafi (dark fushia et or) oreille et vuelta
Beau temps, 7/10 d’arène. Présidence Hugo Lavigne. Salut du mayoral Vincent Chaptal à l’issue de la course, qui fut ovationné, celui par la suite de Robert Margé fut divisé. Salut de Tomas Ubeda et Manolo de los Reyes aux banderilles.
Les toros de Margé superbes en présentation, ont maintenu un intérêt avec leurs tempéraments et leurs personnalités, exigeants avec de la caste à revendre, rendant les lidias difficiles, raccompagnant les banderilleros jusque dans le callejon. Le premier accrocha Manuel Escribano. Le cinquième sauta à deux reprises dans le callejon après la pique et en raccompagnant un banderillero. Il blessa légèrement un arènero. Le sixième, cassa les planches en poursuivant Mathieu Guillon et accrocha ensuite Manolo de Los Reyes. A la muleta, de l’émotion dans leurs charges avec de la noblesse piquante et de la race.
Manuel Escribano fut la déception de la tarde. En deçà de ses adversaires, jamais en confiance. Il n’alla pas à porta gayola comme il peut le faire souvent. Il accueillit cependant le premier exemplaire d’une larga de rodillas. « Adour » se défendit sous le peto puis accrocha Manuel aux banderilles contre les planches. Il ne trouva pas de solutions face à un adversaire exigeant et eut du mal à conclure avec les aciers. Le quatrième « Armagnac » armé jusqu’au ciel, mit en difficulté le maestro aux banderilles. Il s’exposa cependant avec une troisième paire osée contre les planches. Pas en confiance, il abrégea sans grande motivation face à un adversaire attiré par les planches.
Esau Fernandez partit à deux reprises à porte gayola, il hérita d’un bon second adversaire, puissant sous le fer et ne se faisant pas prier pour s’élancer à la cavalerie. « Daquois » se montra noble avec une très belle corne droite que profita Fernandez pour lier de donnes séries à tribord. La faena alla a menos et il perdit un trophée avec une épée dans la soute au second. Dommage que le public ne prête pas attention à l’emplacement des épées avant de demander une oreille. Le cinquième « Christus » mit la panique en piste et dans le callejon. Il sauta à deux reprises puis montra de la caste au dernier tiers avec des charges vibrantes. Faena méritoire avec rythme du torero, avec un final moins dominateur et un peu trop long.
El Rafi réussit à prendre petit à petit la mesure de ses adversaires. Son premier opposant « Cocagne » peu piqué, montra une belle noblesse. Après un début à genoux et approximatif, il laissa de la distance à l’animal pour lier de belles séries sur les deux bords en laissant respirer le Margé. Il se montra courageux face au compliqué sixième, qui mit à l’épreuve la cuadrilla dans la lidia, poursuivant les banderillos jusqu’aux barrières et callejon. Rafi débuta par le bas avec autorité puis parvint à canaliser les charges brusques et violentes de « Landais ». Malheureusement, l’épée mal placée lui fit perdre le trophée.
Vuelta a los toros pour Toreria
Dax : La Feria 2024 …
Reseña y fotos : Phil et Ch. Bonistal en collaboration avec « Vuelta a los toros »
Adriano remate au mieux la corrida de Pedraza
Pour la corrida de clôture et de l’Agur, les toros de Pedraza de Yeltes étaient attendus. Nouvelle tarde de « No hay billetes », la quatrième corrida sur cinq. La feria dacquoise fut donc un succès à la taquilla. Pour l’Agur, avec un public plus large et donc moins connaisseur, certains doutaient de la complexité des toros de Pedraza, d’autres moins au vu des dernières sorties de cet élevage dans les différentes arènes ces dernières années. A Dax, les aficionados ont peut-être vu le changement de direction que souhaite prendre leurs ganaderos. Moins de tercios de piques spectaculaires et de puissance, pour plus de noblesse douce et franche avec des premiers tiers devenus normaux. Face à eux, Roman et Adrien Salenc auraient pu sortir en triomphe si les épées n’avaient pas déraillé pour conclure.
-Roman (ciel délavé et azabache) : salut après avis et silence après avis
-David de Miranda (sangre y oro) : silence et silence
-Adrien Salenc "Adriano" (violette et or) : silence après avis et oreille après avis
Présidence : Jérôme Sarciat. Temps agréable et nuageux.
Les toros de Pedraza de Yeltes, de bonne présentation, lourds et imposants de châssis, ont cependant laissé un certain intérêt en piste. Bravitos à la pique, partant de loin mais sans la puissance ou la force pour pourvoir pousser le cheval, ils reçurent souvent deux piques peu appuyées. A la muleta, trois toros (1er, 3ème et 6ème) avaient de la mobilité et de la noblesse, chargeant avec de la distance. Les autres manquèrent un peu de chispa et de personnalité. L’ultime « Deslumbrante » fut crédité d’une vuelta posthume très généreuse.
Roman a perdu toute chance d’obtenir un trophée face au toro d’ouverture avec le descabello. Un toro juste de force mais noble. Roman le cita avec de la distance où le toro répondit avec promptitude pour lier des séries rythmées et avec une certaine transmission. Le quatrième fut mis en suerte de loin mais il ne put pousser par manque de force. Roman tira quelques muletazos sans transmission face à un noble mais fade adversaire.
David de Miranda s’appliqua également dans les mises en suerte mais par la suite il fut mis en difficulté avec un animal court de charge et qui se défendit. Il abrégea d’une lame sur le côté. Au suivant, face au plus lourd du lot (605kg), il servit quelques naturelles allurées et de bons goûts mais sans parvenir à donner du liant.
Adriano se montra électrique et connecta avec les tendidos. Face à une opposition imposante, Adrien Salenc put exprimer sa tauromachie puissante et autoritaire. Son premier Pedraza fut noble et chargea avec profondeur sur la corne droite. Il lia des séries très ou trop rythmées manquant par moment d’un peu de douceur pour moins de bagarre. Il perdit les trophées avec le descabello. Il amena à trois reprises l’ultime toro de la féria face à la cavalerie. « Deslumbrante » se montra bravito mais incapable de pousser le cheval malgré son intention de la faire. Le protégé d’Olivier Baratchart mit en valeur son adversaire qui répéta ses charges longues dans la muleta. Faena très intense qui manqua de douceur. Il logea une entière en trois temps.
Rejoneo: Lea Vicens coupe un rabo
Les trois toreros et le ganadero sont sortis a hombros ce dimanche matin lors d'une corrida de rejon triomphale. Léa Vicens a coupé deux oreilles et la queue du 5eme
Plaza de toros de Dax. Cinquième corrida de toros de la feria. Lleno. Matinale. Rejoneo.
Six toros de Murube de bon jeu en general, le cinquième primé d’une vuelta al ruedo.
-Andy Cartagena : palmas et deux oreilles.
-Lea Vicens : oreille et deux oreilles et la queue.
-Duarte Fernandes : deux oreilles et ovation après deux avis.
La torera nîmoise comprit d’entrée le potentiel de son second toro et s’accoupla parfaitement pour realiser une prestation de haute note, notamment avec ‘Bético’ avant de conclure efficacement pour recevoir les trophées maxima. La rejoneadora invita le mayoral de Murube a partager sa vuelta. Elle avait coupé une première oreille à un toro plutôt attiré par les tablas. Andy Cartagena obtint les deux oreilles de son 2eme, plutôt tardo et sur la défensive qu’il occit d’un rejon fulminant. C’est la suerte suprême qui priva l’alicantino de trophée après avoir brillé devant son 1er toro applaudit à l’arrastre. Duarte Fernandes profita lui aussi d’un excellent Murube pour lui offrir des quiebros impressionnants avant un rejon tout autant efficace, les deux oreilles récompensant sa 1ere prestation. Face au dernier, attiré par le pourtour, c’est le rejon de mort qui lui ôta tout espoir de récompense après un autre tercio de banderilles très enlevé.
Dans la grisaille…
Comme pour la météo, il est difficile de savoir le comportement des toros. Hier une pluie fine est apparue à 17h15 pour quelques minutes annoncées mais au final cela a duré jusqu’à la fin du cinquième toro avec de rares coupures. Pluie, La Quinta, Luque, le tiercé gagnant en 2022 est de nouveau réuni. Mais il manquait l’orage. L’histoire ne s’est donc pas répétée. Les toros de la famille Conradi en retrait ces derniers temps ont maintenu un certain ennui dans la grisaille du jour. Nouveau « No Hay Billetes ». A l’issue du paseo, le maire Julien Dubois a remis la médaille de la ville à Diego Urdiales pour ses 25ans d’alternative, prise dans ces mêmes arènes.
-Diego Urdiales (moutarde et azabache) : salut après avis et silence après avis
-Daniel Luque (vert et or) : silence et silence
-Fernando Adrian (bleu nuit et or) : silence et silence
Présidence : Mathieu Lassalle.
Les toros de La Quinta de bonne présentation, dans le type, ont montré de la fadeur dans leurs charges mollassonnes pour les trois premiers et un manque de race pour les derniers.
Diego Urdiales reçut le premier exemplaire par des véroniques douces. Le toro se défendit sous le fer en donnant des coups de têtes puis montra une noblesse douce et très fade, comme un toro mexicain. Urdiales donna des passes esthétiques mais sans rythme avant de conclure d’une épée sur le côté. Il fut chahuté par le public au suivant, avec des muletazos personnels mais distants.
Daniel Luque souhaita garder la main mise sur son ruedo. Il partit rapidement répondre au Quite d’Adrian après le tercio de piques. Face à un autre toro à la charge molle, il réalisa une faena précise à mi-hauteur pour ne pas permettre au toro de fléchir. Il perdit un trophée avec les armes. Il prolongea un peu trop son deuxième combat face à un adversaire court de charge et sans chispa.
Fernando Adrian hérita d’un premier toro qui s’employa sous le fer et qui montra de la noblesse par la suite. Il servit sous la pluie une faena plutôt profilé sans dominer le meilleur toro de la tarde et conclut par un vilain bajonazo. L’ultime ne montra guère plus de peps dans ses charges pour une faena discrète où tout le monde avait décroché et attendait la fin.
Julio Mendez a remporté la finale des non piquées de Dax 2024.
Deux aspirants novilleros de concept très proche, comme le sont les produits issus des écoles taurines… La différence s’est faite sur des details meilleurs de la part de Julio Mendez que de celle de Julo Norte. Réelle satisfaction avec les erales de La Espera bien présentés, nobles et mobiles, parfaits pour ce spectacle, le troisième et le dernier applaudi à l’arrastre.
-Julio Mendez (blanc et or) : salut et salut après avis
-Julio Norte (purissime et or) : salut après avis et salut
Julio Mendes a donc inscrit son nom au palmarès des novilladas sans picadors de Dax. On peut penser qu’il gagne ce titre de quelques points face à Julio Norte. Les deux garçons ont été très égaux avec des tauromachies assez proches. Il fallait un vainqueur c’est l’Extremeño qui a été désigné.
Mendes qui avait brindé son deuxième novillo à Luque a été remarquable dans ses naturelles et ses changements de main. Chez Julio Norte on retiendra une bonne porta gayola enchaînée sur des véroniques et des chicuelinas. N’oublions pas non plus une grande douceur dans ses naturelles.
Les deux novilleros ont été récompensés par Eric Darrière, président de la commission taurine de Dax, le maire de la ville, et par Bernard Langlade, représentant de l’Accoso.
Morenito de Aranda ressort d’une deslucida corrida de Victoriano del Rio
Après l’émotion et la joie de la veille, il ne fut pas facile de revenir aux arènes en espérant mieux que la veille. Une après midi de près de trois heures d’ennui avec les toros de Victoriano del Rio sans race. Seul le cinquième au comportement surprenant mit un peu d’intérêt à la course. Côté torero, Roca Rey et Sébastien Castella restèrent en retrait tout en prolongeant plus qui n’en faut des faenas jusqu’aux avis. Seul Morenito de Aranda, venu en remplacement de Tristan Barroso qui devait prendre son alternative, montra, comme à son habitude, un comportement irréprochable.
-Sébastien Castella (bleu turquoise et or) : silence après avis et silence après deux avis
-Morenito de Aranda (noir et or) : oreille et oreille après avis
-Andres Roca Rey (tabac et or) : silence après avis et silence après avis
Deuxième « No Hay Billetes » de la féria. Présidence Arnaud Imatte. Temps chaud et ensoleillé.
Les toros de Victoriano del Rio de bonne présentation dans l’ensemble furent juste de force et sans race et donc décevants avec un premier tiers qui fut anecdotique. Le cinquième manso au comportement bizarre mit un peu de relief.
Sébastien Castella reçut le premier Victoriano genoux pliés avec douceur, il tenta de soumettre un animal court de charge et juste de force. Comme souvent, il tarda avec les armes. Il fut très long au second toro en prenant un rappel au temps avant l’estocade. Faena discrète, la présidence tenta de l’embellir avec la musique que le biterrois fit arrêter pour la demander trois séries plus tard.
Morenito de Aranda tira comme souvent son épingle du jeu malgré l’opposition. Il accueillit son premier adversaire à porta gayola et fut appliqué dans la lidia. Il débuta sa faena à genoux et lia une série droitière dominatrice. Le toro baissa rapidement d’intensité mais il parvint à extirper des muletazos avant de conclure d’une belle épée. Il reçut avec autorité ce cinquième toro sur la réserve et qui veut fuir. La mise en suerte fut compliquée avec un toro qui ne souhaite pas aller au cheval. Morenito fait changer le terrain du picador et le toro s’y engage avec violence puis resta de longues minutes sous le peto sans vouloir sortir. Il fera de même à la pique suivante. Le second tiers est également compliqué avec un toro qui charge de manière inattendue avec de la violence. Dès le début de la faena, Morenito parvint à lier ses séries autoritaires mais qui alla a menos. Entière après pinchazo. Un trophée après pétition égalitaire vint récompenser son abnégation et son envie.
Andrés Roca Rey fut l’ombre de lui-même. Il donna deux faenas très discrètes et sans transmission. Il ne parvint pas à s’affirmer face à deux adversaires sans grandes qualités.
Dax la non piquée: Julio et Julio en finale…
Commencée avec un eral compliqué et terminé par un Alma Serena très noble, la première journée des non piquées dacquoises a vu Julio Mendez et Julio Norte se qualifier pour la finale du samedi 17 août.
Cinq erales de Alma Serena, les deuxième, troisième, quatrième et cinquième applaudis à l’arrastre. Armés sans excès et toréables pour
-Julio Méndez (bleu ciel et or) : oreille
-Rafael de la Cueva (sangre y oro) : silence après avis
-Jorge Hurtado (rose et or) : silence
-Pedro Rufo (bleu azur et or) : silence
-Julio Norte (vert algue et or) : deux oreilles
Julio Mendes (Badajoz) ouvrit le bal avec un eral trop travaillé au quite par Rafael de La Cueva. Julio Mendes parvint à le rétablir et signer une faena très acceptable. Rafael de La Cueva (Madrid) intéressa son adversaire à la cape, par chicuelinas. A la muleta il signa de beaux ayudados por alto et proposa un toreo très classique helas mal rematé à l’épée.. Jorge Hurtado (Badajoz) après quelques belles véroniques s’affronta à un animal très mobile qu’il parvint à dominer après avoir trouvé le sitio. Très à l’aise à droite il fut parfois débordé sur l’autre main. Pedro Rufo, récent vainqueur du bolsin de Bougue, se montra à son avantage à la cape. Puis il commença une faena par de classiques passes de châtiments. Une faena très complète avec temple. Julio Norte (Salamanca) voulut aussitôt impressionner le public par quelques véroniques à genoux. Il commençait sa faena, toujours en pénitent, avec des passes changées dans le dos avant de lier une grande série de derechazos et changeant plusieurs fois de main, terminait par des manoletinas à genoux.
Dax : la grâce et l’émotion au rendez-vous
avec Clemente et Santiago Domecq
Dax a vécu pour le 15 août son jour de gloire dès son deuxième jour de feria. Aller aux arènes en espérant voir un bon toro n’est pas chose évidente. Mais voir trois bons toros dans la même après midi est une chose aussi rare qu’une grâce. La palme revient à l’éleveur de toros Santiago Domecq avec ce lot déjà convoité au campo l’hiver dernier. Les absents diront certainement un indulto de plus, les présents ne sauront décrire l’émotion vécue. Clemente a été à la hauteur de son lot, Perera dans un style plus froid a su faire la différence. Seul Gines Marin ne s’est pas montré à la hauteur de son premier opposant mais tenta de se rattraper par la suite.
-Miguel Angel Perrera (blanc et or) : deux oreilles et ovation après avis
-Ginès Marin (vert olive et or) : vuelta et silence après avis
-Clemente (bleu et or) : oreille après avis et deux oreilles et rabo symboliques
Vuelta pour les second et troisième toro, le sixième Delicado , numéro 123, né en décembre 2018 a été grâcié.
Présidence excellente de Hugo Lavigne, chahutée par le grand public mais comprise par les aficionados. 9/10 d’arène. Beau temps agréable.
Les toros de Santiago Domecq de présentation correcte dans l’ensemble mais variée ont montré des qualités de caste, bravoure et noblesse. Le sixième faible fléchissant des antérieurs fut renvoyé après hésitation aux corrales pour un sobrero du même fer « Delicado » numéro 123, de décembre 2018, presque l’âge de la retraite, qui fut gracié et va repartir dans les près. Le second brave et noble « Buscado » numéro 36 de septembre 2019 fut crédité d’une vuelta posthume comme le troisième brave et encasté « Jaramago » numéro 98 de février 2020.
Miguel Angel Perera fut plutôt discret dans les premiers tiers, pour se consacrer aux ultimes. Le premier toro Fantasia se montra noble mais avec un manque de transmission. Perera débuta au centre et à genoux pour une faena essentiellement en rondeur avec des changements de mains précis sur des circulaires. Faena de maîtrise en faisant tourner le toro autour de lui. Face au quatrième juste de force, il tira le maximum de son adversaire avec honnêteté. Epée de côté pour conclure.
Ginés Marin reçut Buscado par des véroniques. Le toro s’employa sous le fer lors des deux rencontres en restant fixe sous le peto. Par la suite, il chargea avec une belle noblesse, mettant bien la tête sur les deux bords. La faena de Marin ne décolla pas, et resta en deçà des qualités du toro. L’épée résultante sur le côté le priva logiquement d’un trophée non justifié. Vexé ou prenant conscience d’être passé à côté (ce qui peut arriver), il partit accueillir son second adversaire à porta gayola puis lia de belles chicuelinas. Il fut même appliqué dans la lidia. Le toro se montra bravito au cheval mais fade par la suite. Il donna des muletazos avec un certain intérêt mais sans liaison. Il reçut une voltereta avec un animal court de charge.
Clemente tira le gros lot et sut être à la hauteur de deux grands toros. « Jaramago » s’employa avec bravoure sous le fer, faisant chuter l’équipage en levant le cheval puis mettant les reins à la deuxième rencontre. Le toro noble chargea avec caste et mit à l’épreuve le torero de Pouillon qui servit une faena rythmée qui alla a mas. L’entière libéra son premier trophée tandis que Jaramago reçut une belle ovation méritée. L’ultime, faible, fut renvoyé aux corrales après hésitation et la première pose de banderilles. « Delicado » ne se montra pas délicat dans le capote de Clemente qui l’accrocha avec force à ses passages. Il partit au cheval avec de la distance mais fut mal piqué pour un premier tiers qui laissa les aficionados sur leur faim. Muleta en main, Clemente lui donna de la distance et le toro chargea au galop avec intensité, caste et bravoure. Exigeant, il ne baissa pas de régime durant toute la faena. Clemente lia des séries vibrantes sur les deux bords sous les olés du public jusqu’à sa grâce. L’émotion fut partagée avec le mayoral et le ganadero.
Dax : Samuel Navalon triomphe lors de la novillada matinale
C’est Samuel Navalon qui a tiré son épingle de jeu pour s’offrir la première oreille de la matinée avant de recidiver avec le bonus. Porta gayola, debuts de faenas à genoux et toreo varié. En maîtrise davantage qu’en profondeur, il gagna le droit de sortir à hombros.
La novillada debuta avec Jarocho, la tête entourée d’un bandeau protégeant son oreille, démontrant une volonté de gagneur tout en restant très classique mais à trop faire durer l’animal s’éteint. Troisième du cartel Aaraon Palacio encore un peu vert, debutant par un farol à genoux et un quite par « tafalleras. Il lui manqua au dernier tiers un soupçon d’émotion pour convaincre.
Quatre novillos de Montealto braves pour certains, tous toréables, même si parfois compliqués.
-Jarocho (violette et or) : silence
-Samuel Navalón (fraise et or) : une oreille et une oreille après avis
-Aaron Palacio (framboise et or) : une oreille
Sortie à hombros de D. Luque et D. Galvan pour les adieux au Sud-Ouest d’E. Ponce
La commission taurine a souhaité démarrer avec le cartel fort de la temporada en programmant les adieux d’Enrique Ponce aux côtés de Daniel Luque. Deux toreros qui ont connu des triomphes retentissants dans ces arènes dacquoises. Pour l’occasion, le « No Hay billetes » était affiché. Ponce reçut une forte ovation à l’issue du paseo et le maire Julien Dubois lui remit la médaille de la ville. Mais la dernière sortie du valencien ne s’est pas déroulée comme espérée. C’est Daniel Luque qui frappa un gros coup dès son premier toro en démontrant que c’est le torero actuel de Dax.
-Enrique Ponce (fraise et or) : silence après avis et silence après avis
-Daniel Luque (bleu marine et or) : deux oreilles et silence après avis
-David Galvan (gris et noir) : oreille et oreille après avis
Juan Contreras et Jésus Arruga ont salué au second toro.
Ciel nuageux. Présidence : Franck Lanati.
Les toros de Juan Pedro Domecq justes en présentation, commode d’armures, ont manqué de fond en n’allant pas au bout de leurs intentions. Certains furent bravitos au cheval mais furent économisés et nobles par la suite avec une certaine exigence manquant un peu de classe et de race. Ponce hérita du lot le moins propice au succès.
Enrique Ponce connut une après midi discrète parfois même en deçà des possibilités. La magie n’a pas opéré ni avec ses adversaires ni avec le violoncelliste Gary Hoffman qu’il fit arrêter durant sa première faena. Un échec. Il fut plutôt brusque et distant avant de conclure au descabello. Face au quatrième qui s’employa sous le fer, et après un début par le bas, la faena ne décolla pas. Il sortit sous une forte ovation pour ses adieux aux arènes de Dax.
Daniel Luque continua son idylle avec Dax. Il livra une grande faena. Il débuta à mi-hauteur puis lia une grande série droitière, donna des changements de main avec profondeur face à un noble adversaire qui manqua de fond. Il parvint à donner du relief en fin de faena avec les luquesinas et logea une épée habile de côté concluante. Il accueillit les pieds joints le cinquième Domecq qui se montra fixe sous le peto. Il débuta par des statuaires autoritaires et lia une belle série droitière. La faena perdit en intensité et alla a menos. Luque s’appliqua mais pinchera son travail.
David Galvan distilla les meilleurs passes de cape de l’après-midi avec élégance et de la personnalité. Son premier adversaire manqua un peu de force. Galvan l’amena au centre avec délicatesse par des passes genoux pliés. Il servit des séries méritoires mais reçut une impressionnante voltereta sur des poncinas. Après avoir repris ses esprits, il conclut par des manoletinas et logea une entière au deuxième envoi. Face à l’ultime, il profita de la belle corne droite de Juan Pedro qui chargea avec caste mais qui fut plus compliqué à gauche. Galvan montra une certaine esthétique dans ses muletazos même si son placement fut parfois distant. L’entière fut longue d’effet.
L’étoile de Jandilla manqua d’éclat
-Diego Urdiales (Trèfle Irlandais et or) : oreille et salut
-Daniel Luque (Pumas et or) : deux oreilles et silence
-Clémente (Stade Toulousain) : oreille et oreille
Pour ce final de la temporada dacquoise 2023, le choix se porta sur un lot de Jandilla correct de présentation pour un cartel de figuras (Diego Urdiales remplaçant Morante de La Puebla qui est toutefois irremplaçable), mais manquant cruellement de force et de race dans l’ensemble. Dommage la fête aurait pu être belle.
A l’issue du paseo, une standing ovation fut faite à Daniel Luque, qui est ici à Dax définitivement chez lui. Ovation que le maestro ne jugea pas utile de partager avec ses deux compagnons de cartel. La classe, on l’a ou ne l’a pas …
Diego Urdiales réceptionna le toro d’ouverture par un jeu de capote de belle facture avant une bonne première pique « Tribunal » s’employant sous le fer ; la seconde fut anecdotique. Faena brindée à Daniel Luque, la classe, on l’a ou ne l’a pas … Entame par doblones, et de bons derechazos, mais la faena ira a menos, le toro baissant de rythme et Urdiales ne relevant pas le curseur. Entière delantera. Diego accompagna son toro jusqu’à son dernier souffle au centre du ruedo.
Son second Jandilla rentra en piste avec plus de moteur que le précédent, mais laissa sûrement trop de force lors des deux rencontres avec le picador. On ne retiendra de cette seconde faena un peu fade qu’une poignée de précieuses naturelles. On eut connu le torero de la Rioja plus inspiré et plus convaincant. Entière efficace.
Superbe réception à la cape de Daniel Luque par des véroniques de gala à un toro qui se révèle très juste de force. Plus que ménagé lors du tercio de piques, le Jandilla arriva dans la muleta de Luque complètement sur les rotules. Il tenait plus de la limace que du toro de combat. Avec rien, Luque construisit une faena faite de lenteur et de postures à faire pâlir l’ancien chéri de Dax, Enrique Ponce. Sous une musique d’inspiration orientale, tel Kaa, Luque hypnotisa « Zaracatin » et parvint à le faire avancer sans réelle émotion. Final encimiste dans les cornes. Entière caida. Public en délire scandant « Luque, Luque ». Deux oreilles, sûrement le cadeau de départ du président Lalanne. Daniel Luque partira à l’infirmerie jusqu’à son toro suivant.
Le quinto bouscula la cavalerie lors de la première rencontre. Dans la muleta de Luque « Integrista » se défend plus qu’autre chose à droite comme à gauche. Le toro va a menos, ayant déjà deux oreilles dans la gibecière, Dani n’insista pas outre mesure. Pinchazo, entière. La Luquemania est à son paroxysme et ne semble pas prête de redescendre ici à Dax.
Dès son entrée en piste « Valedor » sembla plus intéressé par la fuite que par ce qu’il pouvait se passer dans le ruedo. Clémente s’efforça de le garder non sans mal dans son capote pour le fixer. Tercio de piques inexistant. Ce Jandilla était haut et Clémente dut le toréer par le haut pour ne pas qu’il s’affale. Le toro n’avait pas plus de charge sur la corne droite que sur la
gauche. Engagement total de Clémente à l’épée, qui malgré un descabello et un avis lui permit de couper sa première oreille.
Le dernier toro fut peu intéressé par la cape, il poussa sous la première pique mais se défendit sur la seconde. Clémente débuta sa faena tambour battant par des cambiadas au centre du ruedo. Le bordelais profita au mieux de la bonne charge d’Illustrado en le citant de loin, réalisant ainsi de bonnes séries de muletazos. Le torero volontaire dut s’adapter afin d’éviter la fuite aux planches de son toro en le toréant en rond. A nouveau une grande épée. Il accompagnera ainsi Daniel Luque à hombros.
Les banderilleros Juan Contreras et Ivan Garcia de la cuadrilla de Luque saluèrent au 2ème et au 5ème toros. Lleno apparent, chaleur plus supportable que la veille.
Les Pallares déçoivent, Adriano confirme
-Fernando Robleño (Cerise de Céret et azabache) : double silence
-Emilio de Justo (prunelle du jardin et or) : double silence
-Adrien Salenc « Adriano » (pistache et or) : oreille et oreille
Cette corrida d’ouverture de Toros y Salsa était pleine d’attente et d’espoir : la sortie un piste d’un élevage Santa Coloma que l’on ne voit pas dans nos contrées et plutôt habitué au rejon, un Fernando Robleño peu habitué à fouler le sable des « grandes » Arènes, un Emilio de Justo qui allait rencontrer à nouveau le fer de Pallares après son grave accident madrilène, et un « Adriano » plein de fougue. Malheureusement seul ce dernier tira son épingle du jeu.
Le lot de Pallares bien que manquant un peu d’homogénéité était très bien présenté, mais malheureusement leur ramage ne fut pas à la hauteur de leur plumage, et ils sortirent dans l’ensemble décasté et sans race.
Sous la première pique « Artillero » s’employa sérieusement et laissa les aficionados remplis d’espoir, malheureusement ce fut la seule fois de la corrida. Muleta en main, Robleño s’appliqua mais on ne retiendra d’une faena fade et sans transmission seulement quelques naturelles. Pinchazo, entière.
«Regidoro » poussa un peu dans le peto lors de la première rencontre, mais nullement lors de la seconde règlementaire. Tercio de banderilles en panique pour l’ensemble des peons. Robleño attaqua fort sa faena par le bas, le Pallares suit le leurre avec noblesse et entrain. Le madrilène profita de la bonne corne droite, réalisant des séries de derechazos avec un certain temple. A gauche, ce fut moins évident. La débâcle aux aciers fit s’envoler un trophée à portée de main.
Emilio de Justo accueillit « Ibarreño » par des capotazos suaves et langoureux. Le Pallares donna le peu de force qu’il avait à l’unique première pique. Le toro manquait de race, de force et n’humiliait pas dans la muleta d’un Emilio que l’on sentit prudent et peu investi… Pinchazo, entière.
« Fundador » fut très lourdement châtié lors de la seconde pique, en sortit le frein à main enclenché et mis en difficulté les banderilleros. Le Pallares n’avait plus de charge, s’intéressait à tout sauf à la muleta d’Emilio, qui sur la réserve tenta de le faire passer avant de rapidement abréger. Défaillance épée en main.
Adriano parvint non sans effort à attirer dans son capote « Regidor » pourtant très distrait. Le Pallarès comme ses congénères resta très discret sous le fer. Adrien ne laissa pas passer le fond de noblesse de son toro et réalisa une faena intéressante, avec notamment deux séries de naturelles de haute qualité, qui ravit les tendidos. Engagement à l’épée, entière efficace.
Avec le grand sixième, le petit Adriano donna le tout pour le tout. Le Pallares, juste de force, ne baissait pas la tête, mais le torero réussit à la toréer à mi-hauteur avec entrega. Le public connecta, c’était gagné. ¾ de lame.
2/3 d’arènes. Canicule
Desierto…
Pour la première fois, ou depuis bien longtemps le et les prix de la finale des novilladas sans picadors n’ont pas été attribués…
Quatre erales de Pedraza de Yeltes, bien présentés, mobiles, pour certains manquant d’alegria mais n’ayant apparemment pas motivé les deux finalistes, Martin Morilla et Javier Zulueta pour s’octroyer le prix… Le second affichant un peu plus d’ambition…
-Martin Morilla (bleu ciel et or), silence et silence.
-Javier Zulueta (rioja et or), salut et silence après deux avis.
Dax : La Feria 2023 …
Dax 8eme : L’ennui en attendant l’Agur
"Gacetero" qui fut le seul toro de La Palmosilla a permettre, enfin une faena fut l’arbre qui cacha l’immense foret de faiblesse d’un lot porteur d’un tout petit fond de bravoure et de noblesse… A. Tellez qui lui servi un trasteo de belle composition laissa s’envoler tout espoir de trophée en pinchant six fois avant de loger l’épée. Leo Valadez ne put rien montrer, si ce n’est son envie devant une opposition inexistante tout comme Juan Leal, qui lui fit durer tout seul son plaisir, insistant et re-insistant avant de connaître deux fois l’échec avec les armes.
Deux semblants de piques pour le 1er qui accrochera J.C. Garcia aux banderilles. Juan Leal qui débuta sa faena par deux cambiadas centrales s’appliqua mais avec la fadeur de "Gavilan" rien ne connectera avec les tendidos, même pas le final encimista prolonger par de nombreux pinchazos. L’arlésien s’éternisa encore plus avec son second, insistant pour engranger des passes soporifiques à un faible et decasté toro. Le final rapproché n’apportant rien à l’affaire d’autant qu’à nouveau ce fut la galère avec l’épée
Leo Valadez debuta à genoux sa premiere faena qui sombra bien vite dans l’ennui faute d’adversaire traînant même en longueur. Le mexicain essaya de réveiller le conclave par un quite de zapopinas y chicuelinas mais la suite sombrera vite avec un toro qui s’affalait en baissant la main ou protestait quand il était cité a mi-hauteur…
Angel Tellez eut a composer avec un toro qui s’agenouillait ou s’affalait, le public lui faisant comprendre d’abreger. Ce qu’il fit d’une lame basse. Brindée au public, l’ultime faena de la feria debuta par des series liées et efficaces, le madrilene alternant sur les deux pitons des enchainements allurés, rehaussés de naturelles ciselées, de face les dernieres. Le trophée s’envolera avec un severe echec avec l’épée.
Et puis vint l’Agur….
Six toros de La Palmosilla d’une faiblesse affligeante malgré un petit fond de quelques choses pour
-Juan Leal (bleu roi et or) : Silence après avis et silence avec pitos après deux avis
-Leo Valadez (bleu lagon et or) Silence et silence
-Angel Tellez (lilas et or) Silence et silence après avis
Président: Jérôme Sarciat. Lleno. Ciel gris
Dax 7eme : Puerta Grande pour Andy Cartagena
Andy Cartagena est sorti en triomphe par la Grande Porte à l’issue d’une corrida de rejon entretenue. Il a coupé quatre oreilles et une queue après deux prestations spectaculaires. Léa Vicens, moins bien servi au sorteo, a coupé une oreille après une faena appliquée. Tandis que Duarte Fernandes fut trahi par ses mises à mort…
Six toros de Murube, de belles morphologies, donnant du jeu, meilleur le 1er pour
-Andy Cartagena : deux oreilles, deux oreilles et la queue
-Léa Vicens : oreille et salut
-Duarte Fernandez : salut et vuelta
Prt : Bruno Lassaosa. 9/10ème d’arène.
Dax 6eme : Triomphe pour Sébastien Castella
Le torero biterrois, qui remplaçait Daniel Luque a coupé les deux oreilles du 4eme El Pilar au terme d’une faena cumbre, sortant à pieds par respect pour son compañero blessé. Autre geste torero. Pablo Aguado lui, a offert quelques détails sévillans de la droite à son 1er, n’ayant aucune possibilité devant l’invalide quinto quant à Tomas Rufo il a déroulé des muletazos, parfois de belle manière mais sans convaincre grand monde…
Chose assez rare, on assista à des échanges de quite sur les trois premiers toros. Celui d’ouverture permit à Sébastien Castella de lier de lentes et profondes séries droitières, le passage à gauche s’avérant plus heurté, avant de commencer à se défendre par faiblesse et de finir en querencia. Entière caida pour finir. Le biterrois reçu avec finesse le 4eme dont il mesura d’entrée le potentiel. Faena débutée par deux cambiadas maison avant de lier de douces et esthétiques séries sur les deux rives, allant crescendo avec de somptueux enchaînements de la main gauche, laissant la muleta morte sur le sable pour aspirer le toro, le tout couronner d’une épée indiscutable.
Réception feutrée pour le second que Pablo Aguado mena avec sa touche sévillane sur de jolies séries droitières, restant plus en retrait sur l’autre corne. Il profitera au mieux d’un noble mais Pilar qu’il occit efficacement avant une pétition minoritaire !!! Son second faible et grand invalide obligera l’andalou à abréger…
Le 3eme avait un peu plus de transmission mais des problèmes de chutes récurrents, s’éteignant assez vite. Il permit à Tomas Rufo de lier de bonnes séries ambidextres avant d’en finir d’une lame caida…. Et là pétition majoritaire du public pour contrecarrer l’oreille accorder précédemment à Aguado. La non prise en compte valut une jolie bronca au palco. Face au dernier, juste de forces, manso et sans fond, il perdit vite le sitio, l’ensemble allant à menos avant un egarement avec les aciers.
Six toros de El Pilar correctement présentés sans plus, manquant de fond et de forces, economisés au cheval, noble mais manquant de transmission la plupart, invalides les 3eme et surtout 5eme pour
-Sébastien Castella (blanc et or gris) Vuelta et deux oreilles après avis
-Pablo Aguado (lie de vin et or) Oreille protestée et silence
-Tomas Rufo (tabac et or) Vuelta et silence après avis
Les toros d’El Pilar remplaçaient ceux d’El Parralejo initialement prévus pour raisons sanitaires. Prt: Franck Lanati. Lleno. Soleil puis ciel voilé sur la fin de la corrida. Salut de J. Chacon au 1er. Ovation post paseillo pour S. Castella qui la fit partager à ses deux compañeros du jour
Dax 5eme : A. Palacio et J. Zulueta en finale
Comme c’est souvent le cas dans ce genre de concours, le sorteo a influé sur le résultat final, non pas que les deux qualifiés ne méritent pas leur sélection, mais les trois autres becerristas ont eut a composer avec des adversaires permettant bien moins de briller. Un manso decasté en ouverture, trois becerros violents, moins à gauche le 4eme qui permit la meilleure faena à Aaron Palacio et le meilleur du lot, le sobrero qui offrit les plus beaux gestes à Javier Zulueta, le titulaire étant renvoyé aux corrales pour un problème de vision.
Samuel Navalon touchera un becerro manso et surtout decasté qui cherchera de plus en plus à s’echapper, l’accrochant au passage non intentionnellement et sans mal. Conclusion en deux chapitres.
Le second sortira des muletazos en jouant violemment des cornes. Andoni Verdejo composera avec mais difficile, voire impossible de donner de l’allure aux enchaînements avec le leurre. Lui aussi se fera accrocher sans mal et tuera de belle manière, seul petit justificatif pour un trophée…
Le 3eme présentait quelques problèmes de motricité, accrochant A. Palacio au quite. Par la suite il sortira des muletazos en jouant violemment des cornes, cherchant de plus en plus l’abri des barrières puis la sortie, Manuel Martin Morilla concluant en trois épisodes.
Deux largas de rodillas et une entame superbe d’Aaron Palacio qui mit dans sa muleta son noble adversaire en le soumettant par d’excellentes séries de la gauche, l’autre rive s’avérant plus violente et désordonnée. La faena ira a mas achevée de naturelles de face et d’une demie lame suffisante.
D’entrée il fit voler Javier Zulueta puis ses deux banderilleros à la suite et il réintégra les chiqueros en attendant de voir un oculiste. Son magnifique remplaçant armé long et fin aurait put sortir sans dépareiller dans la catégorie supérieure et il s’avéra le meilleur de l’envoi, permettant au sévillan de distiller de superbes muletazos ambidextres souligné par l’interprétation de l’Harmonie Mugronnaise du paso doble "Forcados do sul"… Même s’il manqua d’un peu de décision, J. Zulueta a superbement conclue cette matinée, tuant d’une belle estocade…
Novillada sans picador avec cinq superbes erales du Camino de Santiago, propriété de J.L. Darré, dont un sobrero, le 5eme bis, un puyazito aurait peut-être permit d’atténuer le fond de violence de trois d’entre eux, pour
-Samuel Navalon (phoscao et or) Silence
-Andoni Verdejo (blanc et or) Oreille !!
-Martin Morilla (bleu ciel et vieil or) Salut après avis
-Aaron Palacio (bleu ciel et or) Deux oreilles
-Javier Zulueta (aubergine et or) Oreille après deux avis.
Aaron Palacio et Javier Zulueta participeront à la finale lors de la Féria de Toros y Salsa.
Prt : Alexis Persillon. Plus de 5000 spectateurs, jeunes voire très jeune pour la plupart. Ciel bleu et soleil. Entrée 5€ !!!!
Dax 4eme : Une pluie d’avis et des déceptions…
De mauvaises épées et des kyrielles de descabellos en copié collée sur cinq toros sur six, engrangeant une dizaine d’avis, dont les trois fatidiques pour Isaac Fonseca… Seul Rafaelillo estoqua correctement son second toro après n’avoir pas su profiter du potentiel de son 1er. Les meilleures séquences seront à mettre au crédit de J. Cortes au second, le jeune mexicain, courageux et volontaire certes, n’était au niveau pour ce type de toros, même si les Pedreza de ce dimanche de feria n’étaient du meilleur son au dernier tiers….
Le 1er frappa sévèrement dans un burladero mais après un semi KO il retrouva ses moyens pour prendre Esquiviel et sa monture par surprise poussant lors de ses deux rencontres avant de s’avérer le plus intéressant du lot au dernier tiers, des possibilités que Rafaelillo ne saisit qu’avec parcimonie et prudence avant de conclure d’une lame habile qui ressortie et d’une kyrielle de descabellos… Le murciano proposa un service minimum a un Pedraza sans grand relief tant au cheval qu’à la muleta, seule l’épée dans cette tourmente d’estocades ratées restera à retenir
Le second s’emploiera lors de ses deux rencontres, efforts qu’il accusera dans la muleta de Javier Cortes qui offrira les meilleures sequences de l’après-midi, des muletas allurés et efficaces sur les deux bords avant de conclure d’une lame portée en s’engageant mais qui ressortie et une kyrielle de descabellos… Le quinto poussa avec sauvagerie, en partant de loin la seconde fois avant de proposer au madrilene un fond de noblesse fade ne transmettant pas grand-chose avant de conclure d’une lame au 3/4 qui ressortie et d’une kyrielle de descabellos…
Isaac Fonseca ira attendre deux fois ses adversaires à porta gayola et le fit piquer trois fois, les Pedraza ne se faisant guère prier, son 1er poussant seulement à la première, son 2eme de meilleure manière même s’il fut long a démarrer… Deux cambiadas à genoux avant de courtes series en citant de loin et un bon passage à gauche, finalisant l’ensemble par de bon muletazos montera en main et une lame portée au 3eme essai qui ressortie et d’une kyrielle de descabellos… Le mexicain attaqua le sixième par des cambiadas centrales avant de perdre progressivement le fil de sa faena à un toro sans transmission et de conclure d’une lame de coté qui ressortie, d’une demie et d’une kyrielle de descabellos… jusqu’au 3eme avis
Six toros de Pedraza de Yeltes supérieurement présentés, donnant un intérêt certain lors des tercios de piques, surtout les 1er, 2eme, 5eme et 6eme, nobles mais fades les trois premiers, manquant de fond et de forces les trois derniers pour
-Rafaelillo (rouge et or) Salut après avis et silence
-Javier Cortes (bleu électrique et or) Silence après deux avis et silence après deux avis
-Isaac Fonseca (framboise et or) Silence après deux avis et silence après trois avis
Salut de Juan Carlos Rey et Tito au troisième. Prt : Hugo Lavigne. Lleno. Ciel gris
Dax 3eme : Oreille de poids pour Solalito
Intéressante novillada matinale marquée par les tercios de piques des deux premiers et par un Solalito confirmant qu’il était prêt pour le niveau supérieur en coupant une oreille après une sévère voltereta. Lalo de Maria, il est vrai peu présent au 1er tiers, fut prit à partie d’entrée, héritant d’un adversaire sans complaisance aucune. Marcos Linares eut quelques séquences tandis que Mario Navas fut plutôt discret.
Solalito veroniqua à genoux le 1er Montealto qui ira seul au cheval pour une longue et forte poussée avant une seconde pique prise en partant de loin avec alegria…. Le nîmois fut ovationné pour son tercio de banderilles avant de debuter sa faena à genoux et subir une voltereta severe qui l’obligea a imposer sa muleta pour dominer son encasté adversaire, ce qu’il fit de belle façon par derechazos, l’autre rive s’avérant plus avisée. Estocade en place au centre de l’arene après une belle serie de manoletinas…
Le second poussera deux fois en faisant chuter deux fois la cavalerie, A. Bonijol tenant son cheval face aux assauts du Montalto, la cuadrilla et Lalo de Maria se montrant peu efficace devant un novillo débordant de race et obnubilé par le groupe équestre… Il s’avéra bien plus compliqué au dernier tiers pour le nîmois qui fit front face à son coriace adversaire et face à un public plus qu’hostile, sifflant son brindis, faisant arrêter la musique…. Après une entiere au second envoi, le novillo se ferma tout en faisant le tour du ruedo en se relevant, rendant impossible l’usage du verduguillo, les trois avis mettant un terme au combat et faisant se coucher le novillo….
Moins d’intensité au 1er tiers pour le 3eme qui fit une vuelta de campana dont il se ressentira tout au long de la faena, Marcos Linares profitant avec une muleta XXL des bonnes dispositions du novillo mais sans vraiment convaincre. Le tout alla a menos avant une demie lame basse et un descabello.
Le superbe quatrième se cassa la main droite et fut changé par un novillo du même fer qui se désintéressa de la cavalerie, ne s’investissant guère plus dans la muleta de Mario Navas qui passa par Dax sans peine ni gloire…
Cinq novillos de Montealto dont le 4eme bis, excellents dans l’ensemble, les deux premiers, particulièrement encastés, livrant d’épiques combats face aux picadors, les deux derniers nobles mais plus justes de forces pour
-Solalito (lavande et or) Oreille
-Lalo de Maria (tabac et or) Silence y pitos après trois avis
-Marcos Linares (sangre y oro) Vuelta autoproclamée
-Mario Navas (vert roquette et or) Salut
Président: Mathieu Lassalle. 9/10 d’arène. Ciel gris puis soleil à mi-course. Ovation pour JL Aillet qui piqua le 1er.
Dax 2eme : El Juli coupe une oreille pour ses adieux au Sud-Ouest
La blessure de D. Luque a oblige les responsables dacquois à revoir leur affiche. Le mano à mano tant attendu est repassé en mode normal avec l’excellente idée d’y inclure deux toreros français. Si nos deux matadors de toros affichèrent leur envie mais surtout un manque de recours et de technique bien compréhensible devant ce lot de toros exigeant et peu évident, El Juli à fait sa despedida dans ce coin de France par un service minimum sans forcer son talent….
El Juli soumis vite son 1er, mansito par la droite avec des séries allurées et efficace, l’autre rive s’avérant moins intéressante pour le madrilène qui alterna les enchaînements avant de s’égarer avec l’acier, surtout avec le descabello… Il brinda son second au conclave après la bronca qu’entendit son picador qui officia avec un manso de gala violent. Fade, n’humiliant guère, el de La Quinta posa surtout problème avec la gauche à un Juli pas très en confiance de ce coté là. Il opta pour la droite ou il parvint à lier des séries efficaces mais manquants de profondeur, l’épée, placée et efficace libera l’oreille de sa despedida fêtée par le public.
Avisé d’entrée, le second poussa en manso à la première rencontre avant de s’échapper par la suite… Il offrit à Clémente une belle série de chaque bord avant de réduire très vite ses charges, le blond aquitain insistant en vain avant de conclure maladroitement en deux temps. Son second tout aussi manso mis en position inconfortable la cavalerie avant de pousser droit au second round. Exigeant au dernier tiers, il contraint Clémente a se replacer sans cesse, perdant du terrain, allongeant inutilement une faena mal conclue à l’épée.
Le 3eme poussa avec violence en deux occasions après une reception efficace. Comme Clemente, El Rafi brinda son 1er toro à El Juli. Le nîmois torea en douceur un adversaire qui humilia peu sans s’employer dans le leurre, insistant même trop avant de s’egarer avec la ferraille. S’il offrit de bonnes séquences à droite en début de partie, la gauche s’avérant bien plus compliqué, le dernier baissera vite de ton et le nîmois ne put le suppleer avant un nouvel échec avec les armes…
-Six toros de La Quinta correctement présentés, de jeu et de comportements variés, avec des comportements de mansos au cheval pour la plupart, n’humiliant guère au dernier tiers, voire fade mais les trois toreros n’avaient pas entièrement suivi le manuel du Santa Coloma pour en tirer un meilleur parti…
-El Juli (vert bouteille et or) : Silence et oreille avec standing ovation de despedida
-Clémente (blanc et or) : Silence et silence après avis
-El Rafi (rose pale et or) : Silence après avis et silence après avis
Ciel gris, « No hay billetes » depuis longtemps. Prt : Franck Lanati. Clémente et El Rafi remplaçaient Daniel Luque gravement blessé la veille au Puerto de Santa Maria. Salut des banderilleros Thomas Ubeda au 3eme et Mehdi Savalli au 5eme. Ovation post paseillo pour El Juli qui recevra ensuite la médaille de la Ville de Dax.
Dax 1ere : El Rafi triomphe en grand
En coupant les deux oreilles du sixième toro à l’issue d’une importante faena, le nîmois a triomphé en grand devant Talavante et E. de Justo, faena rehaussée de deux énormes séries droitières et une de la gauche, relâchées, la muleta morte et langoureuse sur le sable…. El Rafi passa prêt d’un premier trophée avec son 1er, l’épée mettant le bemol. Talavante, sans options ni envie et Emilio de Justo qui laissa s’envoler une possible oreille à son 1er, laissèrent le triomphe au nîmois…
Venu en remplacement de Roca Rey, Alejandro Talavante, servi il est vrai par un sorteo sans option, n’offrira quasiment rien au public dacquois, si ce n’est que quelques séquences à la cape.
Emilio de Justo affichera plus d’envie, profitant du potentiel de son 1er Victoriano qu’il accueillit d’une larga de rodilla avant une faena aux tracés esthétiques, parfois pimentée de muletazos profonds surtout à droite. L’épée hélas lui fera totalement défaut…. Il ira attendre son second à porta gayola mais la gana du torero fut inversement proportionnelle à celle de son adversaire et les deux restèrent anonymement sur leur position et allèrent à menos…
La première forte ovation fut pour El Rafi et son quite par zapopinas après qu’il eut mis en suerte par chicuelinas marchées, son 1er toro. Il débutera au centre, à genoux sa faena devant un Toro de Cortes, mansito et tardo qui répondit bien sur quelques bonnes séries droitières avant de baisser de ton. Entière caida au second envoi… Pour conclure, sorti "Aldeano", le meilleur de l’envoi que le nîmois comprit très bien d’entrée pour profiter superbement de sa noblesse, de sa transmission et de sa classe pour lier des series superbes, notamment deux énormes séries droitières et une de la gauche, relâchées, la muleta morte et langoureuse sur le sable…. Final par luquesinas ajustées et une entière en place efficace, libérant les deux oreilles justifiées que le public pétitionna…
Toros de Victoriano del Rio et de Cortés (1er, 4ème et 6ème) de jeux variés, manquant globalement de fond, meilleurs les 2eme, 3eme et 6eme. Tous prirent sans problèmes leurs deux piques, légères le plus souvent, les 2eme, 3eme et 4eme y mettant plus d’entrain
-Alejandro Talavante (vert émeraude et or) : Silence et silence avec quelques sifflets
-Emilio de Justo (bleu France et or) : Silence après avis et silence
-El Rafi (bleu ceruleum et or) : Vuelta et deux oreilles
Prt : Arnaud Imatte. Plein sous un chaud soleil. Talavante remplaçait Roca Rey blessé.
Dax : Daniel Luque triomphe dans son jardin avec la Concha Flamenca
Pour la clôture de la féria de Toros y Salsa, Daniel Luque est sorti une nouvelle fois en triomphe des arènes après avoir coupé deux oreilles au cinquième toro de la tarde. Le public dacquois tient son idole et ne va pas le lâcher comme ça. Les trois toreros sont arrivés avec des voitures anciennes de l’hôtel du Splendid jusqu’à la porte du patio de caballo en traversant l’allée centrale du parc Théodore Denis. Daniel Luque est reparti sous les « Luque, Luque » de la foule, dans une ambiance stadiste. A l’issue du paseo, Daniel Luque fut invité à saluer suite à son triomphe durant la féria d’août.
Quatre toros du Puerto de San Lorenzo et deux toros de la Ventana del Puerto (1er et 6ème) de présentation juste correcte, sans grande combativité, fades et sans fond. Noble le cinquième. Ils se défendirent sous les piques sans relief.
-Morante de la Puebla (noir et blanc) silence et ovation après avis)
-Daniel Luque (sorbet cassis et or) ovation et 2 oreilles)
-Juan Ortega (chocolat et or) palmas après avis et silence après avis)
9/10ème arène environ sous un beau soleil et des températures caniculaires. Présidence : Franck Lanati.
Morante de la Puebla prit en grippe par une partie du public avant même de fouler le sable, abrégea logiquement face au premier toro, manso décasté de la Ventana del Puerto, qui fuit le combat. Il accueillit le cinquième par des véroniques avec décision. Il débuta par des trincheras autoritaires données par le bas. Il lia ensuite des séries droitières qui allèrent a menos face à un toro peu brillant mais compliqué. Les derechazos finals de face et pieds joints sont d’un bon niveau et il enchaina par une estocade entière légèrement à gauche mais longue d’effet que lui reprocha le public mais sin puntilla. De façon générale, il n’est pas normal de ne pas voir que dans ces cas-là, il est rarement possible de porter correctement le descabello. Tout comme il n’est pas concevable d’applaudir un bajonazo d’effet rapide. Division d’opinion et Morante salua au centre et chambra gentiment ses détracteurs avec le sourire.
Daniel Luque sauva la tarde par sa toreria, bien porté par un public conquit à l’avance. Il reçut avec douceur le second toro qui se montra juste de force. Il s’efforça de maintenir debout son adversaire en toréant à mi-hauteur. Faena avec douceur mais sans transmission par la faute du San Lorenzo. Entière rapide et pétition minoritaire. Au cinquième qui partit seul à la cavalerie, Juan Ortega donna un quite par chicuelinas auquel répondit illico Daniel Luque d’un niveau supérieur, montrant que c’était bien lui le patron. Il réalisa un faenon plein de douceur, toréant en harmonie, rythmée par le pasodoble de la Concha Flamenca. La présidence refusa justement la vuelta au toro que demanda Luque.
Juan Ortega n’a pas convaincu malgré quelques détails et gestes d’une classe certaine. Malheureusement ses passes, certes esthétiques sont données avec trop de distance et sans domination. Il ne pourra passer un cap que s’il se croise davantage. Face à l’ultime, il eut la lourde tâche de passer après le triomphe du torero maison. Il fut discret et se fit accrocher le leurre.
Dax : Emilio de Justo et Tomas Rufo coupent une oreille chacun.
Pour la première corrida du week-end Toros y Salsa, les aficionados n’ont pas eu l’occasion de vibrer mais ont plutôt souffert avec les trois toreros du jour, certes très courageux mais handicapés physiquement. El Juli, blessé il y a quelques jours, n’est pas encore à 100% prêt. Emilio de Justo, suite à sa très grave blessure du début de saison à Madrid, souffre toujours et grimace sur les déplacements. Tomas Rufo, blessé la veille à Valladolid, souffrant d’un coup de corne à la jambe, a toréé avec le drain et il boitait dès son arrivée au patio. Grand ciel bleu et chaleur.
Cinq toros de Domingo Hernandez un toro de Garcigrande (3ème) de présentation juste correcte, ont manqué de caste et de fond. Montrant par moment un fond de noblesse. Il n’y eu aucun tercio de piques correctement menés. Les trois toreros ont été en dessous dans la lidia, les cuadrillas laissant partir les toros dès l’entrée en piste du cheval. Et vu l’état physique des maestros, les picadors ont souvent appuyé ou « carioqué » les piques.
-El Juli (aluminium et charbon) silence et ovation
-Emilio de Justo (noir et or) silence et oreille
-Tomas Rufo (bleu Lapis et or) oreille et silence
8/10ème d’arène environ. Présidence : Hugo Lavigne. Avant le paseo, lecture de la jeunesse taurine d’un texte pour la défense des tauromachies. A l’issue du paseo, le public invita Emilio de Justo à saluer pour son retour dans les ruedos.
El Juli accueillit discrètement un toro juste de force qui poussa un peu en tentant de faire le tour du cheval sans mise en suerte. Il servit par la suite quelques muletazos sans transmission à un animal fade et court de charge et conclut d’un Julipié de gala. Face au quatrième, il donna des véroniques en avançant vers le centre. Le toro partit seul au cheval. Il débuta sa faena au centre puis tira avec autorité de bons muletazos avec profondeur avant que le toro ne baisse de régime.
Emilio de Justo fut discret lors de son premier passage face à un adversaire fade et sans fond après avoir été fortement piqué. Il resta prudent et profilé. Face au cinquième, il se montra un peu débordé lors du premier tiers, désarmé à deux reprises. Il débuta par le bas avec autorité en rejoignant le centre de la piste. Il lia des séries avec rythme mais grimaça à chaque replacement. Conclusion par des naturelles de la main droite avant une lame efficace.
Tomas Rufo. Le troisième toro fut distrait et querencioso et Rufo laissa la cuadrilla géré le premier tiers. Il distilla par la suite quelques passes d’un niveau correct sur les deux bords avec un certain style. Face à l’ultime, il fut sans option face à un opposant éteint et sans charge. Face discrète sans réel intérêt pour une conclusion au descabello.
Dax : La Feria 2022 …
Oreille pour A. Fererra et J. Leal
Protestée celle de l’extremeño, pétitionnée pour etre double celle plus populaire de l’arlésien tandis qu’A. Marcos au toreo plus classique, passa anonymement, connaissant de plus de graves carences avec l’épée… Coté toros, ce fut intéressant de par un bon fond de bravoure et ils auraient du laisser plus d’oreilles sur le sable dans des mains plus affinées.
Deux piques en partant du centre après une réception décidée et avant que J. Leal ne frôle le pire en allant au quite… Après un début de belle composition sur les deux cotés, Infortunio se mit à protester, promenant A. Ferrera aux quatre coins du ruedo… Le 4°, sérieux prit bien bien ses deux piques, lourde la seconde avant de semer la panique chez les banderilleros. Entame superbe par le bas et par derechazos raffinés qui déclenchèrent la musique… Un morceau classique pas au gout de l’extremeño qui le fit changer pour un paso doble… La faena reprit avec des muletazos lents hors des canons des deux mains avant un final plus controversé. Ferrera marcha sur 20 mètres pour loger une entière efficace, Sueñomio allant mourir au centre de la piste.
Le second s’employa à la première avant d’y retourner sans problème… Il fut banderillé à la sauvette avant que Juan Leal n’initie sa faena de trois cambiadas centrales avant de l’embarquer sur la droite…. Trop quiché d’entrée le toro cherchera des échappatoires, l’arlesien le retenant par des muletazos appliqués mais sans enchainements, impactant pourtant sur un public festif. Entiere caidita suivie de cinq descabellos… Il fit économiser son second sur ses deux belles piques avant d’attaquer la faena les deux genoux en terre mais la suite verra Aracan s’agenouiller quelques fois empêchant l’ensemble de vraiment décoller malgré l’application du torero jusqu’à ce qu’il reduise les distances pour un final encimista qui mit le public debout… Entiere caidita après mete y saca, le palco ne cédant pas à la pétition pour une double récompense.
A. Marcos offrit une muleta douce et posée bien que de tenue irrégulière à son 1er El Parralejo à la noblesse lisse mais fade que son toreo classique ne parvint pas à rehausser. Il connaitra une première débâcle avec les aciers… Il réalisa à peu prés le même scenario devant de dernier de bonne composition également, n’accrocha pas à nouveau avec les gradins avant à nouveau de sécher les armes à la main.
–Six toros d’El Parralejo de présentation très correcte, intéressant au premier tiers, affichant dans l’ensemble un bon fond de bravoure. Ils affichèrent ensuite de la noblesse, mais souvent trop serrés d’entrée, ils baissèrent de ton, les forces limitées y étant pour quelque chose.
-Antonio Ferrera (Blanc et or) Silence et oreille protestée
-Juan Leal (Vert et or) Salut et oreille plus double vuelta
-Alejandro Marcos (Rose et or blanc) Silence après avis et silence
Temps estival, plein pour l’Agur, salut de Marco Leal au 5°. Ovation pur les deux Sandoval (2° et 6°)
Oreille pour Y. Lamothe et A. Alarcón
Mais pourquoi ne pas l’avoir accordé à Ch. Parejo alors que la pétition était bien plus majoritaire que pour le montois, la vuelta fêtée confirmant cette errance et surtout c’est en quittant les arènes que le public l’ovationna avec force… Une novillada sans grand éclat coté bétail qui vit le local de l’étape justifier sa place tout comme le toledano face à un novillo moins évident. Quant à J. Martinez il passa sans peine ni gloire par Dax…
Mansito, le novillo d’ouverture, afficha une bonne noblesse pénalisée par quelques génuflexions et de meilleure composition à droite. Y. Lamothe en trouva la bonne carburation, baissant la main et faisant croitre l’intérêt de sa faena avec efficacité, finalisant avec des bernardinas serrées et une épée engagée trasera…
J. Martinez hérita d’un Virgen Maria bronco qui peu à peu se mit à protester sur sa corne droite, s’avérant court à gauche. Le novillero de Totana perdit peu à peu le fil de son trasteo, se faisant accrocher régulièrement le leurre avant de conclure d’une lame de coté…
Réception décidée et élégante d’A. Alarcón tandis que son piquero fut rappelé à l’ordre par les tendidos… Début de faena par cambiadas centrales et séries gauchères du meilleur cru avant d’embarquer le novillo à droite, ce dernier baissant par la suite en intensité, générant un final plutôt brouillon avant des luquesinas allurées et une épée suffisante.
Ch. Parejo reçut très bien le dernier en gagnant le centre avant deux jolies piques à charge de Tito Sandoval. Après un début de faena par le haut, le novillo se mit à rechigner de ses deux cotés, le biterro-chiclanero faisant un bel effort pour en tirer le maximum qui pouvait l’être et ce devant un adversaire qui finit arrêté en terminant d’une demi-lame suffisante.
–Novillada piquée avec quatre novillos de Virgen Maria (Jean-Marie Raymond) correctement présentés, possédant un fond de noblesse, prenant deux piques sans histoire, juste de forces et de race au dernier tiers..
-Yon Lamothe (vert pin et or) oreille après avis
-Jorge Martínez (archevêque et or) Salut
-Álvaro Alarcón (blanc et or blanc) Oreille après avis
-Christian Parejo (violette et or) Vuelta
¾ d’arenes sous un ciel gris
Des Miura…
Après 13 ans d’absence, les légendaires toros de Zahariche revenaient à Dax… Un lot dans le type de la casa dominé en présentation par un superbe quatrième, sardo… avec le regret qu’un des titulaires* fut remplacé par un Margé, qui dépareilla dans le contexte d’une miurada… Face à ces mansos, compliqués, voire plus dans l’ensemble, le cartel ne fut pas des mieux rematé. On le savait, Octavio Chacon n’est plus vraiment là depuis deux temporadas, Sergio Serrano n’a pas l’envergure suffisante pour ce type de lidia, seul Roman, malgré son inexpérience à ce niveau voulut assurer au mieux…. Mais les Miura sont restés le point fort de la tarde. Le 4eme fut sauté par Kevin Ribero, champion de France qui n’avait pas choisi le plus petit et qui fit se lever le public avec une énorme ovation
Manso de gala le Miura d’ouverture, cardeño oscuro mansado, ira chasser par trois fois la cavalerie de ses terres avant de chercher, la tête toujours en l’air, derrière le leurre. Pas vraiment confiant O. Chacon retrouvera un peu de couleur en fin de parcours sur la corne droite un peu plus accessible avant déroute à l’escrime. Devant le superbe sardo, superbe pour l’aficionado, cauchemardesque pour les toreros, qui fut sauté d’entrée par K. Ribero, le gaditano fut desconfiado d’entrée. Cinq fois il sera envoyé aux piques, manseando les cornes à la tête du cheval arrivant au dernier, arrêté, se défendant sur place en jouant de ses larges armures. Une épée de gendarme mit fin à l’épreuve…
S. Serrano héritera du lot le moins compliqué, si l’on peut dire. Son Miura ira trois fois pousser dans le peto, tête haute, la dernière avec le regaton, un tercio qui valut une ovation au picador. De meilleure composition à droite mais toujours avec une corne qui rode, il laissa à l’albaceteño des possibilités qu’il n’exploita pas pleinement, ses desplantes n’étant pas forcement les bienvenus avant une lame caida au 2eme essai. La mayonnaise ne prendra pas devant le Margé pour une double raison, son intrusion et le fait qu’il aurait eu un meilleur rendement droite ou gauche, avec une muleta plus efficace. S. Serrano en finit d’une épée efficace, « Clamador » venant mourir devant le mayoral de Miura !!!
Roman fut accroché fortement en réceptionnant son 1er qui ira deux fois avec forces au cheval mais en s’y éloignant à reculons des la morsure du fer. Si à droite le combat fut rude avec toro qui jouait du couvre-chef, à gauche il permit au valencian d’en prendre la mesure même s’il resta un peu excentré devant un large berceau, s’en défaisant en trois épisodes… L’imposant sixième ira trois fois à la pique avec forces et agressivité, Roman brindera à A. Ferrera un toro tardo, violent dans ses charges après un début plus conventionnel bien géré par le torero, « Alcaraban » rechignant de plus en plus, surtout à gauche avant de finir avec le frein à main. La mise à mort s’avéra très compliqué et tournant à la débâcle...
–Cinq toros de Miura et un R. Margé (5°) très sérieusement présentés et de comportement typique pour ce fer, mansos avec un danger sourd qui plana tout au long de l’après-midi.
* Un des Miura s’abima les cornes à l’embarquement, au débarquement et dans les corrales en s’attaquant à tout. Blessé et imprésentable, il fut renvoyé à la maison et changé par un toro du même fer, imprésentable mais de par son physique et son état défaillant après anesthésie pour lui enlever les fundas, d’où le choix d’un Margé en substitution… Ce qui aurait du être annoncé clairement.
-Octavio Chacon (vert pin et azabache) Silence et silence
-Sergio Serrano (Rioja et or) Silence et silence
-Roman (vert fougère et or) Silence après avis et silence après avis
Soleil, arenes pleines… Salut de Fernando Casanova au 2eme.
Oreille pour les deux portugais
–Corrida de rejon avec six toros de Sanchez y Sanchez pour
-Rui Fernandez Ovation et oreille
-Diego Ventura : Oreille et ovation
-Leonardo Hernandez : Ovation et silence
Daniel Luque met le feu à Dax
C’est sous les cris de Luque ! Luque ! Luque ! Torero ! Torero ! Torero ! que c’est achevée cette triomphale corrida de toros, énorme dans sa seconde partie. La famille Conradi avait envoyé un superbe et important lot de toros, exceptionnels les trois derniers, même si l’indulto du sixième le fut plus dans la liesse populaire sous un soleil revenu après un orage carabiné qui éclata quand le torero de Gerena coupa les deux oreilles et la queue du cinquième… Sortie en triomphe de Daniel Luque, de la famille ganadera et de Francisco leur mayoral…
Le solo commença de la meilleure des manières avec une faena qui ira a mas, comme chacune des séries de droite ou de gauche, avec temple et douceur, profondeur les ultimes. Brave et exigeant le second nécessitera un combat plus adapté et efficace, le La Quinta ne voulant pas rompre. Le troisième ne livrera pas vraiment, se laissant faire mais sans transmission…
Le 4° restera longtemps sous le fer avant d’y revenir de loin pour une superbe pique ovationnée, restant à pousser dans le peto… Toro et torero allèrent à mas au cours d’une faena sans un faux pli, de grande ampleur, culminant par des naturelles de la main droite et des luquesinas maison millimétrées avant un estaconazo porté au milieu de la piste… Deux oreilles et vuelta pour Farolito…
Chicuelinas marchées pour mettre en suerte Presumido de très loin pour la première pique et remis à la même place pour la seconde, plus vive encore et superbement capté par le piquero de turno ovationné… D. Luque posera une paire de banderille, alternant avec A. Otero, énorme sur le coup et le toro qui avait laissé pas mal de forces dans les deux premiers tercios fut mis aux petits soins par un torero énorme de poder, de douceur, de profondeur lors d’un interminable tête à tête, presque intime qui mit debout plusieurs le public, faisant éclater de bonheur les tendidos en même temps qu’un aguacero de gala, qu’un estaconozo, que les deux oreilles et la queue, que la vuelta au toro…
Le temps de sécher un peu, sortit Sardinero, haut, sérieux et décidé à en découdre le montrant dans la cape de l’andalou puis face au cheval en deux rencontres appuyées. Brindée au public en ébullition la faena fut une succession alternée de muletazos de gala, le toro répétant inlassablement avec transmission dans une muleta de plus en plus caressante, mettant en pieds à plusieurs reprises les gradins, jusqu’à l’apparition du mouchoir orange, en partie sollicitée par le torero… Dax était en feu, le soleil revenu...
–Six superbes toros de La Quinta de belle prestance face au cheval, tous prenant sans rechigner leur deux piques, tres bien le second et le sixième, plus spectaculairement les 4° et 5°, donnant un jeu de qualité au dernier tiers, plus exigeant le 2°, un ton en dessous le 3°. Vuelta posthume pour le 4° Farolito N°28 et le 5° Presumido N° 87. Indulto du 6° Sardinero N°25 pourtant pas dans le type de la maison… negro bragado.
-Daniel Luque (Blanc et or gris) Oreille après avis et pétition de la seconde, Salut, silence, deux oreilles, deux oreilles et queue après avis et deux oreilles et queue symbolique.
Sobresalientes : Miguel Angel Sanchez et Jeremy Banti qui remirent en suerte les deux derniers toros. Ovation pour le torero à l’issue du paseillo, salut des banderilleros Contreras et Zayas au 3° de Marco Leal au 4° et d’Angel Otero au 5°. Ovation pour les 4eme, 5eme et 6eme piqueros… Cinq toros tués de cinq coup d’épée… le sixième gracié.
Le prix de la non-piquée pour Tristan Barroso
Un prix que personne ne lui discutera, coupant la seule oreille de la matinée même si celui qui aura le plus impacté sera le jeune cordouan M. Roman par sa toreria. C. Torres ne pouvant jouer sa chance avec le sorteo le plus défavorable du 1er tour… Une matinée qui restera marquée par la partition musicale de l’Harmonie Mugronnaise qui valait sans discussion les trophées maximum… Chacun des becerristas combattit un eral, les deux retenus par le jury se sont départagé avec les deux derniers erales…
C. Torres recevra son eral par des capotazos mains basses, débutant superbement sa faena à genoux au centre de la piste. Faible des antérieurs le becerro s’éteindra vite, tournant court dans la muleta, l’aragonais en tirant un maximum en tablas avant de cafouiller avec les aciers.
T. Barroso qui ouvrait les débats, débuta sa faena à genoux, imité par son adversaire juste de forces. Il fera passer un becerro de peu d’allant avant de s’égarer lui aussi avec les épées… De bien meilleure tenue son second malgré une tendance à lorgner les pourtours. Le jeune montois construira une faena allègre d’intensité inégale, superbement souligné par « Forcados del sul » et conclut en s’engageant… Oreille et vuelta fêtée par le public landais, ovation pour le novillo.
De bon principe le second permettra à M. Roman d’afficher une toreria de classe surtout en début de trasteo, avant que le La Espera ne baisse de ton par manque de forces et une suerte finale en plusieurs chapitre. Son manque d’expérience ne lui permettra pas de résoudre l’équation posée par le dernier, sérieux mais manquant de fond, l’ensemble ne décollant jamais malgré quelques séquences allurées et un nouvel échec à la mort…
–Novillada non piquée avec cinq erales de La Espera (J.F.Majeste) tres serieux physiquement les trois derniers, de jeu varié, manquant de forces dans l’ensemble, meilleurs les 2° et 4°
-Tristan Barroso (rouge et or) Vuelta après avis et oreille après avis
-Manuel Roman (blanc et or) Vuelta après avis et salut après avis
-Cristiano Torres (rose et or) Salut
2/3 d’arène sous un ciel variable, parfais très chaud. Les trois novilleros sont allés au quite avec réponse du compañero de turno. Remise des prix en piste à la fin de la course
Une ojerita pour Pablo Aguado
On croyait avoir touché le fond hier, et bien non, On a vécu une course autant catastrophique voire pire que la veille avec un infumable lot d’Antonio Banuelos. Avec le seul toro qui dura quelque peu, le sévillan coupera une oreille de peu de poids face au 3eme. Morante sans matière même avec deux toros changés, ne s’est pas fait que des amis, sortant sous la bronca tandis que G. Marin a essayé de proposer ses services pour éteindre le feu mais ses adversaires à lui aussi étaient aux abonnés absents.
Sept toros d’Antonio Bañuelos plus un second sobrero de Virgen Maria, morphologiquement bien fait mais manquant de race et de forces, juste un fond de noblesse vite étouffé après deux ou trois séries. De bonnes intentions face au cheval mais sur des tercios à l’économie… Tous sifflés à l’arrastre sauf le 3eme.
-Morante de la Puebla (vert pistache et azabache) Silence et bronca
-Ginés Marin (bleu ciel et or) Silence et silence
-Pablo Aguado (bleu nattier et or) Oreille protestée et silence.
Temps estival et plein apparent…
Le 1er Banuelos n’avait rien a proposer, s’arrêtant dans la muleta de Morante qui n’insistera pas à juste raison… Le 4eme affichait un défaut de mobilité que le torero de La Puebla fit valoir après s’être fait débordé des les premiers capotazos, laissant le lidiando conduire le tercio de varas… Après une vuelta de campana, le mouchoir vert apparut… et la bronca s’intensifia… le 4eme bis se rompit la corne droite en la plantant dans le sable… changement !!! Sortie le 4eme ter du fer de Virgen Maria, sérieux applaudit mais qui après deux piques dont une lourde et carioquée, s’avéra bronco, protestant dans le leurre de Morante avant de se coucher sur le sable. Mise à mort à la sauvette et rappel à l’ordre du public pour l’andalou…
Gines Marin reçu de belle manière le second en gagnant le centre mais se trouva fort dépourvu quand la faena fut venue… Il brinda !!! au public le 5eme qui avait affiché d’entrée des signes de faiblesse. Il réussit à composer quelques jolis enchainement sur les deux cotés, mais avec un toro qui s’agenouillait toutes les cinq passes, la mayonnaise ne prit pas malgré les efforts de l’extremeño.
Pablo Aguado sut tirer profit des charges vibrantes de « Costurero » sur sa corne droite sur deux séries en début de faena. Le passage à gauche fut bien moins évident, le Banuelos restant sur la défensive. Le sévillan reviendra à droite pour lui arracher une ultime série intense avant une épée de coté efficace… Son second lui permettra de poser sa gestuelle allurée sur les deux bords mais sans pouvoir suppléer au manque de fond de l’opposition et en s’égarant avec les épées…
Aburrimiento total
Une corrida qui s’est terminée sous une bronca majuscule amplement justifiée… On a encore touché le fond avec un lot de Nuñez edel Cuvillo, faibles, aux cornes loin d’être irréprochables, mais manquant surtout de fond et de race…. Une noblesse naïve qui permet de composer la figure autant que le peut la tenue physique et comme avec une chaleur caniculaire qui impacta toros et toreros sans parler du public, le résultat se limita a pratiquement une série sur chaque corne avant le baisser de rideau, seul le toro de l’alternative d’Isaac Fonseca dura un peu plus….
De Manzanares on retiendra l’esthétisme épurée sur deux séries auxquelles le Nuñez répondra avec classe avant de s’éteindre complètement et estaconazo final… Son second, invalide aux cornes en pinceau sera changé sous la vindicte populaire… Son remplaçant nécessitera un travail d’infirmier que l’alicantino fera avec style le temps que le toro n’en veuille plus…
On saura gré à A. Roca Rey de ne pas avoir inutilement prolongé ses deux actuaccions au vu de la pitoyable opposition…. Le péruvien liera deux enchainements avec toreria sur chaque coté avant que « Encendido » ne dépose les armes et qu’une lame basse et trois descabellos ne mettent un terme à sa vie… Il débutera à genoux face au 5eme, offrira une série sur chaque corne et patatras plus rien tirer du colorado…
Que restera t il dans la tête d’Isaac Fonseca de son alternative ? Les paroles de Manzanares, le nom du toro, un public prêt à s’enflammer pour lui et c’est tout…. Il construira quelques bons enchainements droitiers au 1er, l’autre bord étant de moins bonne condition, et malgré tous ses efforts, la faena ne parviendra pas à décoller par manque d’opposition avant de se faire accrocher lors des manoletinas finales et un estaconazo qui lui valut un tour de piste fêté… Le bragado de fin de peloton sera peut-être le pire du lot… Reçu d’une larga de rodilla, le fuyard se décidera à venir sur les cambiadas centrales à genoux du mexicain avant de progressivement gagner le terrain des barrières jusqu’à si coller…
Sept toros de Nuñez del Cuvillo dont un sobrero, le 4eme bis tous sifflés à l’arrastre, économisés au cheval et sans aucune option…
-José Maria Manzanares (Gris fonte et or) Silence et silence
-Roca Rey (rose et or) Silence et silence
-Isaac Fonseca (eau de rivière, vert pale et or) Vuelta et silence. Il prit l’alternative avec le toro N°94, « Dudocito » de 505 kgs…
Casi lleno sous une chaleur étouffante et 10mn de retard pour queue aux entrées.
Dax : La Feria Toros y Salsa 2021…
Indétrônable Luque !
-Daniel Luque (foie gras du Gers et or) : Deux oreilles, silence et deux oreilles
-Andrés Roca Rey (sparadrap et or) : oreille, silence et deux oreilles
Après la Féria de Dax du mois d’août sans féria, et ce Toros y Salsa sans salsa, arriva enfin ce mano a mano de luxe tant attendu entre les deux prétendants au trône de la temporada française 2021. Face à eux six toros de Victoriano del Rio et de leur second fer, Toros de Cortes, corrects de présentation et très en pointe pour une telle affiche, mais manquant souvent de fond et de transmission. Dès leur arrivée au patio des caballos et un serrage de main des plus glacial, la competencia entre les deux toreros du jour se retrouva dans le ruedo et n’est pas prête de s’estomper. Enfin un réel mano a mano, ce qui nous change des duels commerciaux souvent proposés.
Dès sa sortie du toril le premier toro du jour sembla faible et sans allant, Daniel Luque n’insista pas capote en main, domaine où il excelle pourtant. Tercio de pique à deux rencontres pour la forme. Luque s’adapta à son toro et réalisa une faena d’infirmier, par le haut pour lui éviter les génuflexions sans forcer ni contraindre le bicho à passer dans l’étoffe. Les muletazos avaient du style mais la faena manqua d’émotion faute d’opposition. Final par cambiadas et luquesinas de la casa qui chauffèrent les tendidos. Entière efficace. Sortie des deux mouchoirs blancs d’un coup sans aucune raison. Bronca d’une partie du public pour l’octroi de ce second trophée prématuré. Son second toro se fit remarquer durant le 1er tiers en poussant sous le fer avec bravoure lors des deux rencontres bien administrées. Quite de Roca Rey par chicuelinas auquel répondit aussitôt son conquérant de compañero. On regrettera qu’il n’y eût pas d’autres duels de quite entre ces deux capoteros. Faena brindée au public, mais Luque ne parvint pas dérouler son toreo face à un toro au comportement instable. ¾ . Descabellos Le quinto, un petit noir léger restera discret sous le fer avant un quite par chicuelinas du sobresaliente Jeremy Banti, auquel l’avait convié Daniel Luque, chez les grands, tout est grand. Le maestro de Gerena brinda ensuite sa faena à « Lulu » le responsable de la piste dacquoise depuis 2003 et qui faisait sa despedida, chez les grands, tout est encore grand. D. Luque, main basse, profita de la noblesse de son toro, mais son manque de fond et de transmission limita l’envol de la faena. Final encimiste dans les cornes du bicho à la manière de Sébastien Castella à une certaine époque de sa carrière, à la Juan Leal et même à la … Roca Rey. Entière caida. A nouveau 1 +1 oreille
Andres Roca Rey après son mano a mano à Arles de la veille, revenait à Dax suite à son passage au mois d’août. Son premier toro, juste de force, reçut sa ration de picotazos avant de se retrouver dans la muleta du péruvien. S’il la baissait trop le toro s’arrêtait dans la passe, alors ce fut tournicoti tournicota, et le toro dégoûté s’enfuit aux planches. Entière aux tablas.Après deux premiers tercios anecdotiques, Roca Rey débuta sa faena accoudé aux planches ce qui a le don dans les tendidos d’effrayer les uns et d’agacer les autres. Toro et torero se retrouvèrent dans une certaine brusquerie communicante tout au long de la faena. Final dans un mouchoir de poche entre les cornes, et clôture surprenant par luquesinas. Media. Descabellos. Sorti en 6ème position le toro le plus encasté du jour, accueilli par de superbes gaoneras avant deux piques mouvementés, le toro cherchant à prendre le cheval à revers. D’entrée de jeu le peruvien fit passer l’envie à son toro de donner des coups de tête, et puis enfin le toréer à sa guise, avec une pointe d’Ojedisme, sans bouger, sur un terrain miniature, en se jouant des cornes. Entière engagée.
Salut du banderillero José Chacon au 1er toro, de Juan Contreras au 3ème, ovation du picador Manuel Dios Quinta au 3ème Lleno de la jauge. Chaude soirée.
Dax-Pedraza c’était mieux avant
-Morenito de Aranda (gazon anglais et or) : silence et salut au tiers
-Thomas Dufau (schtroumph et or) : silence et sifflets
-Gomez del Pilar (gariguette et or) : double salut au tiers
Depuis les grandes années des sorties triomphales des toros de Pedraza de Yeltes à Dax, la ganaderia a augmenté son rendement, et on les voit partout, notamment cette temporada dans le Sud Ouest avec pas moins de 5 lots (4 corridas + 1 novillada) ! Il n’est donc malheureusement pas si surprenant que le lot sorti hier en piste manquait de tout : de fond, de force, de bravoure et on trouva même chez certain une pointe de mansedumbre. A noter qu’à des degrés différents ils sortirent tous distraidos. Même si la présentation était inégale 3 et 3, on retrouva les toros charpentés et avec de la tête caractéristiques du fer de Salamanque.
Morenito de Aranda, après sa prestation méritoire de Bayonne le week-end dernier, montra une nouvelle fois qu’il est un torero professionnel et volontaire pour peu qu’il rencontre un toro qui permette. Après une bonne réception à la cape, le Pedraza viendra par deux fois au cheval sans éclat. Si à gauche ça ne passait pas, la corne droite permit à Morenito d’enchainer des muletazos de qualité mais en raison du manque de fond du toro la faena ira a menos sans transmission. Entière caida. Avis. La mise en suerte de son deuxième Pedraza fut laborieuse, mais par trois fois il alla faire sonner l’estribo, toujours avec plus de violence que de réelle bravoure. D’entrée de faena, le Pedraza fut aimanté par les planches. Il fallut toute l’abnégation et les efforts techniques de Morenito pour le conserver dans sa muleta et lui enchainer de bonnes séries notamment à gauche. En fin de faena, le toro se colla aux planches et Morenito dut l’y estoquer non sans difficulté. Entière caida.
Thomas Dufau qui finissait par cette corrida de fêter ses 10 ans d’alternative passa une triste après midi. Restant collé aux planches capote en main à la limite du débordement, il mena par deux fois son Pedraza au cheval. Il accumula les séries sur les deux cornes mais sans transmission et sans peser sur son toro. La musique joua, et à partir de là la faena déclina. Défaillance aux aciers. Deux avis. Le cinquième Pedraza fit le spectacle tant attendu en renversant par deux fois la pièce montée et en partant de très loin lors d’une 3ème rencontre somme toute assez anecdotique. Entame de faena par cambiadas changées dans le dos au centre du ruedo qui pesèrent sur les tendidos. Souvent mis en difficulté le montois ne parvint jamais à trouver le bon sitio et à dominer son Pedraza. ¾ . Descabello. Avis
Gomez del Pilar après sa remarquable prestation vicoise face aux Escolar était très attendu à Dax. Comme à son habitude il alla accueillir ses deux toros à porta gayola. Le premier hésita dès sa sortie du toril, se figeant sur place, en face à face avec Gomez del Pilar d’un stoïcisme remarquable avant d’enchainer capote en main. Le Pedraza ira par deux fois au cheval, non sans intérêt, puis une 3ème fois placé par Morenito de Aranda de l’autre bout. Arrivé au 3ème tiers le Pedraza s’avèra juste de force et manquant de fond, qu’à cela ne tienne GdP s’y adapta et réalisa une faena alliant sincérité et classicisme, avec des muletazos temple. Deux pinchazos. Entière. Avis. Belle larga de rodilla à la sortie du toril pour accueillir son second Pedraza de 618 kg. Après les 3 piques règlementaires bien mises en suerte, le toro arriva dans la muleta de Gomez del Pilar exigeant et violent. Le madrilène s’arrima pour une faena brindée au public, réalisa de bonnes séries de derechazos mais le tout manqua de transmission. Défaillance aux aciers. Avis.
Salut des banderilleros Abraham Neiro et Manolo de Los Reyes au 5ème toro, et ovation du picador Nicolas Bertoli. Lleno de la jauge. Soleil d’automne
Reseñas : Vicente, photos www.photoslouise2z.com
Feria de Dax 2021
Dax 5eme : La gueule de bois
-Miguel Angel Perera (carmin et or) : double silence
-Juan Leal (cendre et or) : oreille et salut au tiers
-Ginés Marin (violine et or) : oreille et silence
Après la toreria de Morante, le temple de Luque et la bravoure des La Quinta durant les deux jours précédents, comme après un bon festin, le lendemain, c’est dur. Et dans le dur nous y fumes avec un lot de Santiago Domecq, desigual, assez bien présenté, mais manquant cruellement de fond. A l’exception du 3ème tous étaient nés au 4ème trimestre 2015. Y a-t-il un lien de cause à effet ?
Miguel Angel Perera avait comme on dit la tête des grands jours … « Afortunado » fut ménagé à la pique avant que Juan Leal ne lui fasse le quite. MAP brinda au public et attaqua son Santiago par le haut, pieds joints au sol. Mais l’on comprend vite que le toro ne va pas durer. Perera, malgré tout, enchaina passes et séries, mais sans aucune transmission, ce qui sera d’ailleurs le fil rouge de la tarde. Toro et faena vont a menos. Entière caida. Sifflets à l’arrastre. « Fenomeno » ne l’est que par le nom. Deux rencontres règlementaires avec le fer avant un échange de quites volontaires entre Juan Leal et Miguel Angel. Sa faena fut inodore, incolore, sans saveur et de surcroit beaucoup trop longue. L’ennui s’est définitivement installé sur les tendidos. Mete y saca, pinchazo, descabello.
Juan Leal, chaud bouillant réceptionna « Chistoso » par des véroniques et une larga genoux à terre ; ce n’est pas très esthétique mais fortement spectaculaire. Le toro poussa lors de la première rencontre, bloquant la pièce montée contre la talanquère. L’arlesien brinda au public avant de s’agenouiller, de nouveau, au centre du ruedo pour une entame de faena, brindée au respectable, par des cambiadas dans le dos. J. Leal le cita en suite de loin pour des séries de derechazos, mais rapidement il réduit les terrains au maximum. Final par luquesinas. Pinchazo, entière caida avec l’engagement spectaculaire qu’on lui connait au moment de vérité. Oreille (du public). Le quinto de l’envoi d’une grande noblesse fit illusion quelques instants mais son manque de force fit s’envoler tout espoir de faena digne de ce nom. Le torero d’Arles déroula son toreo encimiste réduisant les terrains à peau de chagrin. Si le début fut soutenu par le conclave, rapidement les sifflets fusèrent durant l’ultime série de rodillas. Entière.
Ginès Marin – Santiago Domecq, le retour ! Malheureusement beaucoup d’eau a coulé sur les berges de l’Adour depuis l’indulto de Lebrereo en 2018, et la rencontre du jour ne fut pas à la hauteur des attentes. Toro, torero et faena furent d’une fadeur grandissante. Le travail fut fait, proprement, mais sans aucune transmission. Mais cela ne sembla pas déranger une partie du public qui réclama et obtint une oreille. Celle du souvenir peut être … L’ultime Santiago Domecq, un melocoton dont la sortie en piste réveilla les tendidos plein d’espoir, surtout après un premier tiers où il s’employa lors des deux piques. Malheureusement le bicho n’a pas plus d’essence dans le moteur que ses frères, et tira rapidement le frein à main à la fin des passes. Entière, avis.
Saluts des banderilleros Javier Ambel au premier et de Marco Leal au sixième toro. Lleno de la jauge. Temps nuageux. Quelques gouttes de pluie en sortie.
Reseñas : Vicente, photos www.photoslouise2z.com
Dax 4eme : Oreille pour JF Molina et L Gutierrez
Les deux affichant profondeur et esthetisme pour cette matinale de Dax devant une novillada de Zacarías Moreno qui a permit aux quatre toreros de s’exprimer.
Pour cette novillada piquée matinale, le mentor du jeune Manuel Perera, le maestro Juan José Padilla fut acclamé dès son entrée au callejon avant le paseo. L’ovation fut tellement grande, qu’il dut entrer en piste pour saluer. Quatre novillos de Zacarias Moreno furent de présentation correcte mais hétérogène au niveau des armures. Ils ont montré quelques bonnes dispositions aléatoires mais manquant de fond et de bravoure.
Jean Baptiste Molas fut très discret. Il fut quelque peu en difficulté, se faisant accrocher les leurres sans rentrer dans les terrains non plus.
José Fernando Molina fut enthousiaste et se comporta en vrai novillero. De l’envie, des qualités et des erreurs logiques. Il alla recevoir son adversaire à porta gayola. Le novillo est manso au cheval mais mobile par la suite. Molina lia de bonnes séries sur les deux bords avec profondeur, et l’envie de triompher.
Manuel Perera alla aussi à porta gayola, avec l’envie de triompher également, en restant debout capote dans le dos. Après un début de faena à genoux, le novillo s’éteint rapidement et se montre court de charge. Le protégé de Padilla se livra alors à une faena tremendiste mais plus brouillonne que de domination.
Leandro Gutierrez livra une prestation honorable et appliquée dans ses gestes. Conseillé par Alberto Aguilar, le mexicain construisit une faena intelligente avec douceur mais qui manqua de transmission. Il conclut d’une bonne épée.
-Jean Baptiste Molas (blanc et azabache), silence
-José Fernando Molina (anthracite et or), oreille
-Manuel Perera (sangre y oro), salut
-Leandro Gutiérrez (vert lagon et or), oreille
Dax 3eme : Luque, Maître artisan du Temple
-Daniel Luque (havane et or) : une oreille et deux oreilles
-Emilio de Justo (spiruline et or) : une oreille et une oreille
-Adrien Salenc (corail et or) : silence et applaudissements
Il y a des lots qui marquent une temporada, aussi courte soit elle cette année, ce fut le cas pour ces toros de La Quinta. S’il paraissait un peu desigual de trapios et de cornes, ce lot eut en dénominateur commun bravoure et mobilité. Ah les petits gris de santacoloma !
Daniel Luque, que l’on ne présente plus dans le Sud Ouest où il collectionne les triomphes, s’est assis sur le toit de l’Olympe taurin. Son premier toro, après avoir poussé sous le fer lors des deux reprises, sembla allergique à toute étoffe. A peine la muleta franchie, il s’en désintéresse hautainement. Mais à force de patience, Luque parvint à lui apprendre à embister et enchaine les séries de derechazos puis de naturelles avec temple et douceur. Le maestro de Gerena montra encore une fois qu’il est un des meilleurs lidiadors du moment. Entière. Le quatrième s’employa sous la première pique avant que Daniel Luque ne le mette en suerte au milieu du ruedo dacquois d’où il démarra pour affronter la cavalerie une seconde fois. Le torero de Gerena brinda au public une faena qui restera gravée dans les mémoires d’aficionados. Si au début toro et torero se cherchent, tâtonnent, petit à petit chacun prend ses marques. La faena se construit, la musique démarre. Trop tôt semble répondre « Dani » qui l’a fait stopper net. Quelques minutes et séries plus tard, il demanda à l’Harmonie de la Nehe de reprendre sa partition. Et là, la symphonie du temple, de la douceur et de la suavité explosa. Tout était parfait, mieux que dans un rêve, s’enchainant des muletazos d’une profondeur infinie. Final par passes inversées et luquesinas d’orfèvrerie qui finissent de mettre en ébullition les tendidos dacquois. Entière. Cacophonie : les uns réclament le rabo, les autres la vuelta du toro ; et au final ce ne fut ni l’un, ni l’autre. Bronca. Voilà de quoi alimenter les discussions des longues soirées d’hiver sans toro.
Emilio de Justo, l’autre enfant chéri du Sud Ouest, se fit remarquer à Dax. Son premier La Quinta provoqua un batacazo à la première rencontre et s’employa sur la seconde. Quite d’Adrien Salenc par chicuelinas aussitôt répondu par Emilio également par des chicuelinas de haute volée. Remarquable entame de faena par doblones genoux ployés au sol, Emilio profita au maximum de la noblesse de son La Quinta, mais sa faena ambidextre manqua un peu d’éclat. Entière. Après l’œuvre de temple créée par Luque au 4ème toro, qu’il était difficile de passer en suite. Les deux premiers tercios furent remarquables de professionnalisme, le toro faisant preuve de bravoure et laissant apparaitre une noblesse débordante. Il ne demandait qu’à embestir dès qu’Emilio lui présentait son étoffe. Mais après la douceur de Luque, que les muletazos et les postures de De Justo paraissent brusques et automatisées. Entière. Forte pétition de la seconde oreille. Mouchoir bleu du rachat. Bronca.
Adrien Salenc tira le « garbanzo negro » du lot, bataillant sous le fer et manquant de race au dernier tiers. Le jeune français s’arrima,
tenta de faire son maximum mais ce fut difficile de ne pas se faire déborder. Entière. Avec l’ultime, Adrien sut profiter de la bonne corne droite de son La Quinta avant un désarmé et une
faena qui baissa rapidement en intensité. Entière.
Sorties a hombros de Daniel Luque, du mayoral et de Pepe Conradi par la Porte Principale, Emilio de
Justo leur emboitant le pas alors qu’il devait règlementairement sortir par la porte opposée. Encore un sujet de discussion pour les longues soirées d’hiver sans toro. Saluts des
banderilleros Morenito d’Arles au deuxième, Manuel Gomez au cinquième, Marco Leal et Fernando Sanchez au sixième toro. Lleno de l’aforo. Temps chaud
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Dax 2eme : Le trophée pour Mario Navas
Remplaçant le rondeño Juan Carlos Molina Gil 'El Moli', l’élève de l’Ecole Taurine de Salamanca s’est vu attribué le Prix de la ville de Dax et de l’ACOSO.
En matinée si les novillos d’Alma Serena (3,4, et 6) n’ont pas démérité, ceux de La Espera (1,2 et 5), d’origine Jandilla, impressionnèrent par leur caste, leur race et leur fond, avec une mention particulière pour le second primé d’une vuelta posthume. Côté novillero, c’est Mario Navas de l’école taurine de Salamanque, coaché par José Ignacio Sanchez, qui survola les débats par sa maestria et son toreo cape et muleta en main.
Trois erales de La Espera (1º, 2º honoré d’une vuelta al ruedo et 5º) et trois de Alma Serena.
-Eric Olivera (Badajoz), silence après deux avis.
-Mario Navas (Salamanca), oreille après avis.
- Germán Vidal 'El Melli' (Sanlucar), silence.
-Ismael Martin (Salamanca), salut au tiers
-Marcos Linares (Linares), oreille.
-Tristan Barroso (Landes), oreille après avis
Reseñas : Vicente
Dax 1ere : La Toreria
-Morante de la Puebla (vanille et sa gousse) : silence et vuelta
-Andrés Roca Rey (neige du Huascaran et plata) : oreille et deux oreilles
-Pablo Aguado (cogollo et or) : salut et silence
Un cartelazo de figuras del toreo fut servi pour ce démarrage de la Féria de Dax 2021, sans féria. Malheureusement comme fort trop souvent pour des cartels de cette catégorie, le toro brilla par son absence. Ce sont sept (1bis) medio-toros de Nuñez del Cuvillo qui sortirent en piste corrects de présentation, commodes de tête, mais sans force ni poder.
Après s’être cassé une corne en rematant sur un burladero « Violeta » fut remplacé par un sobrero du même fer. Lors de la première rencontre avec la cavalerie, c’est cette fois le palo qui cassa. Morante sembla décider muleta en main mais « Gavilan » n’a pas d’entrain, la faena ambidextre fut parsemée de quelques gestes et postures du Maestro de la Puebla, mais les Morantistes restèrent sur leur faim. Epée caida. Sifflets à l’arrastre.
« Polvorillo » permit à José Antonio de laisser parler son capote, et laissa sur la sable dacquois les traces d’une demi made in Morante. Vrombissements dans le parc Théodore Denis. Le Maestro de la Puebla profita du fond de noblesse de son Nuñez et étira au maximum une faena qu’il modela tout en finesse du début à la fin. Il collectionna les plus beaux gestes taurins de la tarde : derechazos d’école, naturelles de musée, trincheras d’époque, molinetes du passé. De la toreria à l’état pur. Entière caida. Vuelta affectueusement réclamée par les tendidos, effectuée en petite foulée, le sourire aux lèvres par le maestro du jour. Final glorieux, mais sans trophée.
Nous retiendrons surtout de la première actuation d’Andrès Roca Rey, son quite par d’élégantes chicuelinas ajustées. Pour le reste, le péruvien toréa plus le public que son toro soso jusqu’à ce que ce dernier ne l’envoie valdinguer dans les airs. Vexé dans son amour propre, ARR fit enfin l’effort de toréer un peu plus de verdad abandonnant les passes et repasses sur le passage, avec notamment une série de derechazos de haute facture. « Tabacalero » pris dans cette tourmente taurine s’éteint, Roca Rey réalisa un final encimiste mais sans classe entre les cornes. Entière. Et oui, « no hay quinto malo ». Le Péruvien hérita du toro le plus mobile à la charge franche et allègre et à la luxueuse corne droite. Entame de faena genoux au sol pour peser sur le conclave. La suite est bien déroulée, mais trop souvent surjouée. Les paillettes ne sont pas la toreria. Cela manque de fond, et de réelle transmission. Nouvelle clôture encimiste entre les cornes pour s’assurer les trophées. Final triomphal, mais sans gloire.
Le moins que l’on puisse dire c’est que Pablo Aguado n’aura pas marqué les esprits des aficionados dacquois. Peut être n’est il pas fait pour toréer un vendredi 13. Il servit à « Assesino » une chiffonnade de véroniques avant une rencontre avec chacun des picadors. Comme à son habitude Ivan Garcia fut remarquable palos en main. La faena ne décolla jamais, le sévillan ne forçant pas et ne trouvant pas les clefs de son Nuñez del Cuvillo. Entière caida. « Luminito » et Aguado étaient faits pour se rencontrer, l’un manquait de force et de charge et l’autre d’envie ; à moins que ce ne soit l’inverse.
Lleno de l’aforo. Temps chaud et nuageux.
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Ils toréèrent avec les mouchoirs de leurs grand-mères
-Miguel Angel Perera (alternative et argent) : silence après deux avis et deux oreilles
-Daniel Luque (sable des arènes de Dax soutaché de noir) : silence et deux oreilles
-Pablo Aguado (aubergine et or) : silence et oreille
Que dire sur la prestation des toros de Luis Algarra ? Jamais deux sans trois ? Après les courses de Mont de Marsan et Bayonne il est encore sorti un mauvais lot des terres de La Capitana : des toros justes de présentation, sans race, sans fond, sans caste, sans … surtout les trois premiers, un peu moins pire les trois derniers.
On passera donc rapidement sur les trois premières faenas des diestros du jour au cours de laquelle Perera déroula des kilomètres de muletazos
frôlant le 3ème avis, Luque resta marginal et s’en débarrassa d’un bajonazo, idem pour Aguado.
Si le quatrième Algarra s’appelait « Inventor », c’est bien Miguel Angel Perera qui se l’inventa, son toro. Limite invalide MAP entama une faena technique qui déclencha la musique, ce qui eut le mérite de réveiller le conclave. Perera conjugua la douceur et l’autorité au fil des séries, réduisant peu à peu les distances au maximum pour finir entre les cornes, dans un mouchoir en dentelles, son toro ne pouvant pas aller plus loin. Final par luquecinas. Entière. Deux oreilles, là où une seule aurait suffit.
Daniel Luque se montra grand capeador à la réception « d’Ojeador », maniant la cape comme seuls certains andalous savent le faire, nous gratifiant de véroniques de haute joaillerie. L’Algarra, du même tonneau que
ses frères, son fond de noblesse n’échappera pas au torero de Gerena qui s’en emparât pour construire son triomphe. Durant une faena des plus classiques brindée au public, toute en sobriété et
élégance, le toro ira a menos, mais l’intensité de la toreria de Luque ira elle a mas. Le sevillan reprit son bien, précédemment emprunté par Perera, et réalisa trois séries de luquecinas, puis
réalisa un tour de passe par circulaire dans le dos avec une muleta réduite à la taille des mouchoirs de sa grand-mère. Les tendidos exultèrent ! Pinchazo, entière. Il jeta son mouchoir de muleta sous le mufle du toro qui s’y réfugia pour y mourir. Y a-t-il une Puerta Grande qui résistera à Daniel Luque ?
Pablo Aguado, après son insipide prestation bayonnaise, se devait de redorer son blason dans le Sud
Ouest. Après son triomphe à Ronda, il montra lui aussi face à Rondo, qu’il sait manipuler la soie comme personne. Bien que fade et sans grande force,
l’Algarra offrit sa noblesse au Sévillan, lui permettant ainsi de nous gratifier de quelques muletazos de qualité. Entière.
Le banderillero Javier Ambel salua au 4ème 4/5ème d’arènes Soleil d’automne
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Diego San Roman tire son épingle du jeu
-Diego San Roman (ciel d’automne et or) : oreille et salut après avis
-Alejandro Mora (pompier et or) : salut et silence après avis
-Jean Baptiste Molas (vanille soutaché de noir) : salut et silence
José Cruz et les novilladas dacquoises, ça commence à faire
une longue histoire, mais cette fois-ci, si la présentation fut au rendez vous, malheureusement le manque de force et la fadeur aussi.
Pourtant sur la première pique du tambour major, tous les espoirs furent permis : le novillo poussant avec une certaine bravoure sous le fer …
mais ce ne fut qu’un mirage. San Roman entama sa faena par des doblones avant de bonnes séries de derechazos, le final près des tablas manqua
d’intensité. Entière caïda. Où y avait-il pétition d’oreille ? Le quatrième fut comme les autres, sans force et sans transmission. Le mexicain entama sa faena main gauche, mais réduisit trop
vite les terrains, ce qui accéléra la déchéance de son novillo en l’étouffant. Deux pinchazos, trois descabellos. Avis.
Alejandro Mora, montra d’entrée de jeu qu’il sait manier le capote. Muleta en main, bien qu’il y ait
une certaine élégance dans ses muletazos, notamment les doblones d’entame, la faena brindée au public manqua de consistance et de saveur. On retiendra surtout les naturelles de clôture de face,
pieds joints. Deux pinchazos, entière. Tout cela sous le regard en callejon de son oncle, le « grand » Juan Mora. Le quinto ne fut pas un cadeau, sa charge était limitée et il ne
se privait pas à chaque sortie de passe de jeter de grand coup de tête ce que ne parvint pas à régler le jeune Mora. Le novillero étira la faena au-delà du raisonnable et de l’acceptable pour le
public avant une nouvelle difficulté aux aciers. Pinchazo, entière, avis.
Le troisième novillo de José Cruz ne mit pas en confiance le jeune dacquois capote en main. Sûrement
le plus encasté du lot ce fut celui qui s’exprima le plus lors des deux rencontres avec la cavalerie. Après un quite de Diego San Roman, Juan Bautista
Molas profita de la mobilité de son novillo en le citant de loin, malheureusement ensuite, ce fut compliqué et brouillon. Mise à mort délicate puisque l’épée ne rentra pas mais immobilisa
aussi sec le José Cruz qui s’affaissa. L’ultime sema la zizanie dans le ruedo en perturbant picadors et banderilleros. La faena brindée à la sœur de José Mari Manzanares, débuta de manière très
allurée avant que le José Cruz ne déborda Jean Baptiste dont le bagage technique parut bien maigre pour se sortir d’un tel piège. Heureusement il montra sa maîtrise de la trinchera. Pinchazo,
entière. Vuelta au novillo. Mais qui l’avait demandée ???
¼ d’arènes Petite laine à l’ombre
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Emilio de Justo sort en triomphe de son encerrona face aux Victorinos
Dans la carrière d’un torero, ils sont peu à pouvoir afficher sur leur cv le fait d’avoir osé défier seul six toros de Victorino Martin. L’an passé à la même époque, Emilio de Justo triomphait encore face aux toros du sorcier de Galapagar. C’était presque une évidence qu’il devait pouvoir affronter six toros dans une seule tarde. A l’issue de cette tarde, les organisateurs dacquois proposèrent au torero de Cacéres ce défi. L’an passé, il aurait sans doute impacté encore plus qu’hier soir. La temporada d’Emilio ne fut pas de tout repos, avec de nombreuses blessures. Victorino Martin n’effectue pas non plus une grande saison entachée en plus d’un scandale dans les arènes voisines. Emilio eut du mal à rentrer dans son encerrona, resta prudent sur les premiers. Pourtant sans une défaillance avec les armes, son triomphe aurait sans doute était plus important au niveau de la table de marque. Mais ce triomphe fut gagné dans la difficulté. Tout cela devant les caméras de Canal plus toros.
Les toros de Victorino Martin furent d’une présentation hétérogène, sans plus, et de comportements variés, compliqués dans l’ensemble, juste
de force. Le noble troisième, l’exigeant et piquant le quatrième et le petit chat gris en ultime furent les plus les intéressants du lot. Ils furent malheureusement tous absents lors du premier
tiers.
-Emilio de Justo (tabac et or) silence après avis, oreille!!, silence après deux avis, ovation, oreille et deux oreilles!
8/10ème d’arène. Sobresalientes Guerrita Chico et Jeremy Banti
Il fut invité à saluer à l’issue du paseo par le public qu’il ne cessa de l’encourager toute la tarde. Il reçut le premier par de belles véroniques. Le toro resta sur la défensive, sans se livrer, et Emilio tira quelques muletazos méritoires mais sans peser sur son adversaire et sans trop se croiser. Il pincha à de nombreuses reprises. Face au second, il livra une prestation honorable et avec de l’envie mais irrégulière. Après un début intéressant, le toro resta court de charge et compliqué. Il logea une entière au second essai nécessitant l’usage du descabello et reçut un trophée incompréhensible avec une pétition aussi minime. Face au troisième, il réalisa sa meilleure faena de la tarde face à un adversaire noble allant à mas. Une faena bien construite, principalement à droite. Il lia des séries avec transmission et conclut par de très grandes naturelles de la main droite sans épée. Malheureusement, les récompenses s’envolèrent avec les armes. Face au quatrième, ce n’était pas le moment pour se reposer. Le Victorino fut exigeant pour les chevilles, se retournant vite. Un comportement typique de la maison. Emilio fut volontaire et s’engagea dans le combat, tirant le maximum avec autorité sans peser entièrement sur le toro. L’épée le trahi une nouvelle fois. Le cinquième sortit tambour battant du toril avant de vite freiner au premier tiers. Le toro fut noble mais sans transmission. Emilio lia des séries sans parvenir à s’imposer, et resta quelque peu en dessous des capacités de son adversaire. Il logea enfin une épée entière au premier coup, un peu basse et obtint pour cela un trophée. Avant l’entrée du sixième, le public l’encouragea et l’ovationna. Il donna le tout pour le tout et montra de la détermination dès la réception à la cape. Après un bon tercio de banderilles de l’excellent José Chacon et Miguelito, il s’engagea dans le dur combat que proposa le victorino, très sournois et compliqué dans ses charges. Le torero de Caceres combattit avec son cœur, sans relâche, mais dut concéder du terrain. Il s’engagea pour loger une grosse épée jusqu’à la garde, obtenant deux oreilles généreuses pour un triomphe conquit dans la difficulté. Il tenta d’inviter le ganadero à saluer, reprit par les sifflets, Victorino resta dans les gradins.
Vuelta a los toros pour Toreria